Gaet’s et Julien Monier poursuivent leur série intrigante. Et les nettoyeurs de scènes macabres ne tournent pas toujours rond. Parmi eux, le jeune Albert s’est épris d’une cliente, la jolie Dolorès. Et vous n’imaginez pas ce qu’il est prêt à faire pour elle…
Rip, c’est l’histoire d’une bande de mecs de tous âges et tous horizons. Ils bossent pour une société de nettoyage de scènes macabres. Suicides, meurtres, morts naturelles... tout y passe. Du meilleur au pire. Mais souvent le pire. Le jeune Albert rejoint Eugène, l’armoire à glace tatouée, Maurice l’ancien, Mike le pervers, Derrick le barbu à casquette et Ahmed le flic infiltré. Très vite, Albert s’éprend de la jolie Dolorès. Mais il y a un problème. Et de taille : comme tous les clients de la boîte de nettoyage, Dolorès est décédée après une vie de souffrance. Mais qu’à cela ne tienne : Albert est persuadé qu’il saura trouver la solution pour ramener son amoureuse à la vie. Et c’est là tout le problème. Car vous êtes à des lieux de vous douter de quoi il est capable. Gaet’s poursuit avec brio le scénario de sa fresque Rip, aussi intrigante que glauque et inquiétante. Le ressort scénaristique consistant à aborder l’histoire sous l’angle d’un personnage différent dans chaque tome, est un bijou de narration. Il rappelle le procédé d’Anthony Brown, cet auteur jeunesse qui affectionne cette façon de conter ses histoires, à la manière d’une histoire à quatre voix.
Âmes sensibles, s'abstenir
Mais Rip, ce n’est pas pour les enfants. Même pas pour tous les grands. Car entre la découverte des corps meurtris déjà envahis par les mouches et insectes de toutes ailes,la désolation des familles face à la vie qui s’arrête et le passage à l’acte des personnages, chacun dans son genre, il y a de quoi trembler en croquant cette fresque qui sent le sang, l’urine, l’alcool du Bistro et les vilains sentiments. Le récit de mauvaises vies, dans laquelle chacun tente de s’en sortir. C’est dessiné avec un talent lugubre par Julien Monier qui montre dans ce quatrième tome encore la palette de ses talents graphiques. Vivement la suite. Mais pas la fin. Parce que Rip fait partie de ces séries BD qu’on aimerait ne jamais voir s’achever.
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