La statue du Palladium protège Rome depuis des siècles de la déesse malfaisante qu’il renferme. Cette dernière ne compte pas rester prisonnière, puisqu’elle compte bien faire de l’empereur Caligula l’instrument de sa vengeance. Cette BD agréable se sert du fantastique pour aborder sans fard une des légendes noires de l’Empire romain.
Au début de notre ère, un sénateur romain et sa sœur rentrent tardivement chez eux sans escorte. Ils croisent un groupe de jeune gens avinés qui finissent par brutaliser le sénateur et violer sa sœur. Ils demeureront impunis car le jeune violeur appartient à une famille puissante de Rome... Quinze ans plus tard ce même sénateur, bien que fidèle à l’empereur Caligula, critique son action dans la guerre contre les barbares.
Ce quatrième tome de la série Roma s'intéresse au règne d’un des empereurs le plus décriés de Rome. Expliquant sa folie par l’influence de la déesse prisonnière du Palladium, ce volume met au premier plan le délire meurtrier de Caligula jusqu’à l’overdose et la caricature. Cette surenchère dans l’abandon de la raison par Caligula, la rend de moins en moins crédible au fur et à mesure de la lecture.
En dehors de ce manque de crédibilité pour cette vérité historique, le scénario s’avère assez classique pour une tragédie antique. On y retrouve des familles occupant les sphères proches du pouvoir suprême et un dénouement inéluctable. Même si l’intrigue ne surprend pas particulièrement, elle enchaîne intelligemment l’action pour une lecture agréable.
Le dessin aborde l’Antiquité romaine avec un trait moderne qui donne de la légèreté au propos et fait bien ressentir la folie de l’empereur. Le graphisme de cet album aurait cependant gagné à plus de fluidité, évitant ainsi l’effet de personnages figés, même en pleine action.
Cette BD séduit légèrement moins que les autres tomes de la série mais reste tout de même une sympathique lecture.