Sangre - T3 : Hovanne l'Irrésolue

Sangre poursuit sa vengeance dans un univers de Fantasy esthétique et glacé, soutenu par un récit bien mené. Les hautains Dwyggs forment un peuple franchement désagréable, mais la lecture de cet album est on ne peut plus plaisante.

Sangre a pour objectif de tuer un à un les 7 responsables du massacre de sa famille. Ici, point de tergiversations sur le fait de rendre justice soi-même. Nous ne sommes pas sur Terre, mais dans un univers de Fantasy. Donc, n’ayons pas mauvaise conscience et goûtons l’histoire que nous distille en orfèvre Christophe Arleston, brillamment mise en images par Adrien Floch avec l’aide du design de Fred Blanchard. Sans oublier les couleurs délicates et lumineuses de Claude Guth.

Sangre Tome 3 - Hovanne l'Irrésolue
© Soleil, éditions 2022

Dans ce tome 3, Sangre a pour destination la froide planète Mi-Ho-Dwygg. Plus précisément, le spectaculaire manoir de Mermillade, sculpté dans la glace, dans lequel résident des Dwyggs, caste insensible au froid mais très sensible au prestige, au « rondeau des vanités ». Un peuple dont fait partie Hovanne l’irrésolue, un des assassins de la famille de Sangre. Un indice pour l’identifier : un tatouage sur sa cuisse.

Sangre réussit à susciter l’intérêt de cette caste snobe et sensible à l’art en utilisant son don pour figer le temps dans une danse du plus bel effet. Elle peut alors mener son enquête tout en découvrant une société à l’étiquette peu commune, qui ne se semble se défouler que lors des temps de Grande Pénombre : se promener nu(e) sous une cape dans les couloirs du château et s’abandonner à de torrides étreintes...

Sangre Tome 3 - Hovanne l'Irrésolue
© Soleil, éditions 2022

Un jeune chasseur Dwygg (il plonge à moitié nu dans les eaux glacées, brrrrrr...) est le seul à être sympathique avec Sangre, car lui-même encore au bas de l’échelle sociale. Il aidera la jeune femme dans sa périlleuse enquête.

Adrien Floch construit un monde d’une grande élégance visuelle, contrastant avec sa cruauté. Et cette fois, Arleston a renoncé à son humour un brin potache. Cela nous aide sans doute d’autant plus à adhérer à cette histoire efficacement menée. Un bon moment de lecture assuré. Et en prime, vous découvrirez le secret des Dwyggs : pourquoi ils n’ont jamais froid...