Sangre - T4 : Donnadion le Béat

L’impétueuse Sangre poursuit de planète en planète son funeste dessein : exécuter les personnes qui ont massacré sa famille. Un dur propos heureusement enrobé par l’imagination des auteurs. Distrayant. Mais est-ce suffisant ?

Sangre poursuit sa quête : tuer un à un les sept « écumeurs », assassins de sa famille. Après la planète glacée des hautains Dwyggs, la voici sur le monde de Douces-Eaux, sur la trace de Donnadion le Terrible. Mais ce dernier est désormais un ermite pacifiste, appelé Donnadion le Béat. La vengeance de Sangre a-t-elle encore un sens ? A moins que Donnadion ne soit pas celui qu’il prétend être devenu…

Le lecteur habitué au dessin d’Adrien Floch (Les naufragés d’Ythaq) sur les trois premiers tomes doit ici accueillir le trait d’un nouveau dessinateur, Stefano Vergani, qui s’occupe également des couleurs, faites précédemment par l’excellent Claude Guth. La rupture graphique et chromatique peut désarçonner les lecteurs, certains ne s’étant pas privés de partager leur frustration sur les réseaux sociaux. On peut aussi partir du principe que chaque album se passant sur un monde différent, la transition est assez facilement acceptable. D’autant plus que le dessin des personnages est souple, avec une gestuelle fluide, et que celui des décors n’est pas en reste, que l’on soit dans la cité de Thériasme ou dans le labyrinthe végétal et marécageux de Douces Eaux.

Sangre T' - Donnadion le Béat © Christophe Arleston, Stefano Vergani - Soleil

C’est peut-être sur le plan du scénario qu’on est en-deçà des tomes précédents : non pas qu’il soit mauvais, loin de là. Christophe Arleston n’est jamais aussi bon que quand il laisse de côté son humour potache. Et, outre l’aventure emplie d’action, il distille, et c’est un bien, une petite réflexion sur la notion de vengeance qui est la colonne vertébrale de la série : comme se le demande Sangre elle-même, la vengeance est-elle compatible avec la justice ? Merci de poser la question ! Toutefois, ce qu’on peut regretter dans cet épisode est le recours à un truc scénaristique déjà vu par ailleurs (dans , par exemple).

Quoi qu’il en soit, l’histoire se lit bien et on attend avec gourmandise Rugleïs l’Ogre, le tome 5 !