Fin des années 50, Joy Carruthers, danseuse dans un cabaret de la Nouvelle-Orléans apprend l’assassinat de son père. De hasards en circonstances douteuses, d’actes manqués en choix délibérés, elle se retrouve être la cible de la police, de la Mafia et des services secrets. Un début de cavale prometteur.
Le scénario nous entraine avec talent dans l’atmosphère lourde et moite de la Louisiane d’après-guerre. La Mafia et les services secrets, tout puissants, broient bien des vies dans leur lutte intestine comme dans leur complicité.
Erik Arnoux nous entraîne dans cette période aux décors sombres avec une histoire aux multiples facettes au rythme soutenu. En très peu de temps, il arrive à poser et à épaissir les principaux protagonistes de cette aventure. On se laisse prendre avec plaisir au piège par la trame de cet album. Seules quelques ficelles sont un peu grossières, comme la volonté naissante d’un attentat contre Kennedy alors qu’il n’est pas encore président des Etats-Unis. Cependant elles ne gâchent pas cette histoire qui mêle le polar noir aux révélations de film d’espionnage autour d’un complot politique.
L’immersion dans cette époque particulière est renforcée par le trait semi-réaliste et les couleurs pastel, surannées de David Morancho. Les visages, les vêtements et la lumière particulière répondent totalement à l’image que nous nous faisons de ces années-là.
Cet album fait oublier ses quelques faiblesses, grâce au charme qui se dégage de sa lecture.
0

0