Barbouzes et extra-terrestres sont légion dans le village écossais. Leo et Rodolphe s’amusent, peut-être un peu trop, mais leur plaisir est communicatif. Et, avec Marchal, ils savent comment distiller une ambiance envoûtante.
Kathy Austin continue à mener son enquête sur les étranges événements qui ont lieu dans le village d’Écosse où elle a hérité de la maison de sa grand-tante. La cause de la mort de cette dernière n’est plus le sujet, dans ce tome 3. Les services secrets des grandes puissances se sont invités sur place, ainsi que des extra-terrestres ayant pris apparence humaine. Un mystérieux polyèdre métallique, baptisé l’artefact, est au cœur des préoccupations de tous, et particulièrement des Russes. Mais l’objet a la fâcheuse manie de disparaitre soudainement pour réapparaître en un lieu improbable.
Léo et Rodolphe prennent un malin plaisir à brouiller les cartes. Les nombreux personnages se croisent et se recroisent : Benett, agent du MI6 que Kathy fait passer pour son architecte ; le constable Bradley, qui a le béguin pour elle ; Bouboule, ami de jeunesse de Kathy dont la mère a de drôles de fréquentations ; Keats, peintre au look excentrique qui en sait plus qu’il n’en dit ; ou le professeur Watkins, auteur de calculs pour prédire où des crop circles seront laissés par des soucoupes volantes. On a parfois l’impression d’être baladé, mais c’est habilement fait, un peu comme dans un vaudeville filmé par Claude Chabrol. On n’avance quand même pas beaucoup dans cet épisode…
Scotland, T.3 © Dargaud
Heureusement,
Bertrand Marchal nous enchante par l’élégance de son style graphique, un poil
old school, parfait pour la vieille Écosse. Ses décors, vieilles maisons, bords de mer ou souterrains sont toujours évocateurs. Son traitement des ombres sur les visages, par de petits traits placés pile où il faut, est très plaisant. Et quand Kathy prend son air ingénu pour tirer les vers du nez du constable, le dessinateur trouve l’expression la plus juste.
On espère donc que l’histoire s’accélèrera dans le tome 4. En même temps, on n’est pas pressé de quitter la jolie Kathy et l’ambiance teintée de fantastique de la campagne écossaise !