Sir Arthur Conan Doyle n’a pas fini de se retourner dans sa tombe. L’adaptation abracadabrantesque des aventures de Sherlock Holmes par Sylvain Cordurié continue dans une Angleterre en proie à une menace venue de loin, très loin… dans le temps.
Après les vampires et même Cthulhu, Sherlock Holmes a un étrange rendez-vous dans Londres avec les voyageurs du temps. A tous ceux que cette phrase aura effrayés ou atterrés, qu’ils passent dès à présent leur chemin. Parce que le Sherlock Holmes qu’ils connaissaient n’est plus : il est maintenant un simple bibliothécaire, qui devra sauver la Reine en affrontant des créatures change-forme venues du futur grâce à l’invention d’un génie incompris.
Ce tome s’adresse donc aux fans du genre ou aux lecteurs dotés d’un sens aigu des degrés d’humour dépassant le premier. Inutile même d'entamer ce tome sans avoir lu les autres Sherlock Holmes de Sylvain Cordurié, sans eux beaucoup de références de l’intrigue resteront de grands points d’interrogation.
Les ressorts scénaristiques utilisés par Cordurié ne sont malheureusement qu’un amalgame de choses déjà vues et revues par ailleurs, notamment dans L’Etrange Rendez-Vous de Blake et Mortimer, pour ne citer que lui. Le tout est au mieux une mauvaise plaisanterie.
Ceci étant dit, l’ambiance victorienne retracée par Laci dans ce tome est d’une élégance et d’une sophistication appréciables, détonnant énormément avec les couleuvres à avaler du scénario. Les cases sobres offrent une mise en scène efficace et limpide qui sauve ce qu’il y a à sauver de cet album.
Sherlock Holmes et les Voyageurs du Temps est de ces livres qui auraient leur place sur nanarland s’il était adapté en film. Sa qualité graphique et son potentiel comique en font un divertissement à lire, si l’envie vous en prend.