Le quatrième tome de Shi, qui vient ponctuer ce premier cycle, est à l’image des trois premiers : une bombe narrative et picturale. Les deux héroïnes, Jay et Kita, ont bien du mal à se dépêtrer du chef de la police londonienne. C’est sans compter l’intervention d’un démon sorti des eaux...
Jay et Kita sont aux prises avec l’ignoble Kurb, chef de la police londonienne sous l’ère victorienne. Alors qu’elles vont subir de nouveaux outrages par ce flic ripou, un démon venu des eaux va les sauver in extremis. Les deux demoiselles décident de rejoindre un gang de gosses, le Dead Ends. Pour le meilleur et pour le pire.
Si les trois premiers tomes étaient déjà de vrais petits bijoux scénaristiques, il faut quand même souligner que ce quatrième tome, qui vient achever le premier cycle de cette série hors du commun, est certainement le plus abouti de tous. Hors du commun, car Zidrou découpe ses scénarios comme un orfèvre. Il nous perd, nous retrouve pour mieux nous égarer, mais sans jamais nous abandonner. Dans Shi, le lecteur malmené retombe constamment sur ses pattes. Et n’en croit pas ses yeux.
José Homs était sans conteste le dessinateur qu’il fallait à cette histoire pour la faire briller encore davantage. Son trait explosif, ses scènes d’un réalisme qui crève la page et l’ambiance de cette plongée dans ce que l’Angleterre a connu de plus mystérieux, l’ère victorienne, est une réussite totale.
Le nouveau cycle sera-t-il aussi abouti ? Que vont devenir Jay et Kita ? Kurb finira-t-il par périr de ses crimes odieux ? Voilà autant de questions qui se posent en fermant fébrilement, fiévreusement même, la dernière page de cet album dévoré à la vitesse de l’éclair. Shi fait partie des séries qui comptent. Celles qui sortent du lot. C’est une pépite, vivement la suite.