
Vie privée : l'Homme face à la machine !
24 janvier 2014
-Actualité
Jean-Claude Bauer, Didier Quella-Guyot
Série : SpywareTome : 1/2Éditeur : Sandawe
Scénario : Didier Quella-GuyotDessin : Jean-Claude Bauer
Genres : Polar / Thriller
Public : À partir de 16 ans
Prix : 11.95€
Scénario
Dessin
OTAKU est l’histoire d’un écrivain célèbre qui découvre, dans une librairie, son nouveau roman. Or, il ne l’a pas écrit.
Mais tout prouve le contraire. Des mails ont été échangés avec l’éditeur et l’illustrateur. Le texte du livre se trouve dans les fichiers de son disque dur. Le contrat a été signé numériquement. Et son ordinateur commence à lui envoyer des messages étranges... qui disparaissent une fois lus. Pire : il réagit à chacun de ses actes, comme s’il était espionné en permanence. Est-il en train de devenir fou ? Ou son ordinateur et internet sont-ils les outils d’une manipulation perverse ? Et si oui, qui en est l’auteur ? Et pourquoi ?
Cette bande dessinée au scénario brutal et au graphisme parfois cru brandit l'épouvantail d'Internet et des nouvelles technologies pour jouer avec nos peurs. De là à comparer l'Otaku de Spyware au Big Brother de 1984... autant comparer Fifty shades of Grey au Kamasutra !
George Orwell avait vu juste ! Internet a pris une place centrale dans notre culture moderne et il n'y a plus un smartphone ou une tablette que les services secrets ne sont plus capables d'espionner. Le journaliste et scénariste Quella-Guyot surfe sur cette peur pour créer un piège paranoïaque.
Son personnage principal, Cham, découvre dans la vitrine d'une librairie un roman signé de son nom. Le problème est qu'il ne l'a pas écrit ! Noyé dans ses antidépresseurs, errant dans le monde entre deux séances de psy, il se demande s'il ne devient pas fou jusqu'au moment où son ordinateur lui parle, sous le nom mystérieux d'Otaku.
La formule aurait pu fonctionner si ce premier tome ne se perdait pas dans la banalité du quotidien de ses personnages et la vulgarité affligeante des différents protagonistes. Cette volonté réaliste appauvrit le récit et rend difficile la lecture de ce scénario peu subtil. Le rebondissement intéressant de l'histoire n'arrive qu'à la dernière page. Le reste n'est qu'une séance de voyeurisme au cœur des névroses du personnage principal.
Côté dessin, le coup de crayon de Jean-Claude Bauer affirme l'aspect brut et parfois agressif de l'ensemble de ce premier tome. Le malaise ressentit par le lecteur est bien présent. Il n'est pas sûr que cela était un si bon effet à rechercher.
Otaku joue avec la nervosité des fans de la théorie du complot mais horripile un peu de par son style. Attention aux bugs !