Une parodie de super-héros, et une manière de tordre gentiment l’univers de Spirou. Parmi les ingrédients : une compétition féroce, des gadgets (sans Pif), du courage, un rythme soutenu, de l’humour. Le cocktail est sympa !
Au début du récit, Spirou, moralisateur, morigène Champignac de faire des inventions de super-héros TROP polluantes et/ou énergivores. Le comte a en effet une fonction à la Q (Quiouw dans James Bond, hein, pas « cul » !), dans cette série parallèle aux aventures de Spirou et Fantasio.
Spirou et Spip sont capturés par un mystérieux groupuscule
© Dupuis, éditions 2021
Puis Spirou (ou plutôt « SuperGroom ») et Spip (on vous laisse découvrir son nom de super-héros parce que... lui aussi !) sont capturés par un mystérieux groupuscule. Le fameux super-héros belge doit gagner à une compétition féroce retransmise sur le Net, s’il veut revoir vivant son écureuil. Spirou doit compter sur sa ruse plutôt que sur ses muscles pour se faire qualifier d’épreuve en épreuve. Une mystérieuse super-héroïne au nom évocateur (Superglue) lui propose son aide, ainsi qu’un non moins énigmatique Fantastik le Mirifique...
Fabien Vehlmann s’amuse, peut-être davantage dans SuperGroom que quand il était aux commandes de « Spirou et Fantasio ». On sourit volontiers aux mésaventures de Spirou menées tambour battant, et au micmac provoqué par sa double identité. Le scénariste sait créer de l’intérêt pour les personnages secondaires dont le redoutable Chapeau Noir, qui n’ont qu’une chose en tête : gagner ! On retrouve l’esprit de compétition propres à certains mangas ou jeux de télé-réalité mais pas de doute, nous sommes bien dans une BD franco-belge !
Les dessins sont à la fois dynamiques et humoristiques
© Dupuis, éditions 2021
Quant à Yoann, il compense peut-être le fait de travailler sur de plus petites pages (l’album est au format Comics) et avec moins de décors (le rythme est la clé de lecture, façon manga) pour davantage se donner sur les personnages. Son Champignac aux traits burinés par les années est splendide. De chouettes dessins, à la fois dynamiques et humoristiques.
Cela fait beaucoup de séries en parallèle, mais pourquoi SuperGroom ne survivrait-il pas, en même temps que les spin-off La fille de Zorglub et Champignac ? Tant qu’il y a du plaisir...