Au-delà du temps et des ruines oubliées, Tanis brisée poursuit son chemin, entre colère des dieux et servitude des hommes. Une fresque mythique, baroque et vibrante, née de l’imaginaire de Bajram, Mangin et Perger.
La série Tanis plonge le lecteur dans un passé très ancien, antérieur à l’essor de la civilisation égyptienne. Si l’univers est imaginaire, il s’appuie néanmoins sur des repères historiques et mythologiques familiers. Ce deuxième tome reprend directement après les événements du premier : Tanis vient de perdre ses deux grands amours. Sépi, réincarné en Osiris, et Samudrasen, un guerrier aryanas venu du Nord pour piller, ont tous deux été frappés par la colère divine. Ils périssent avec une grande partie de leurs clans. Seule Tanis, accompagnée de quelques esclaves, survit.
Brisée, sans force ni volonté, elle se laisse capturer par de nouveaux assaillants venus réduire les survivants en esclavage. Tanis n’aspire qu’à mourir. Pourtant, une jeune esclave la contraint à continuer la marche et à endurer la servitude. Celle-ci a en effet connu les souffrances de l’asservissement sous le règne de Tanis et veut désormais que son ancienne maîtresse subisse la même humiliation. Commence alors une longue traversée, des terres d’Égypte jusqu’à la Jordanie actuelle.
À travers Tanis, Denis Bajram et Valérie Mangin – couple d’auteurs dans la vie comme dans la création – imaginent un monde baroque et foisonnant. Explorer une époque vieille de 15 000 ans, rarement abordée, leur permet de tisser un passé fictif, entre luttes humaines et forces divines. Dès la lecture, on comprend que les scénaristes ont conçu une fresque de long cours : chaque tome constitue un chapitre autonome mais contribue à une trame plus vaste. On pressent par exemple que Bastet, la petite panthère noire, prendra une place déterminante dans la suite du récit.
Le dessin est confié à Stéphane Perger. Son trait précis et énergique, sa mise en page soignée et ses choix de cadrage confèrent rythme et intensité au récit. Les couleurs numériques, vives et contrastées, renforcent encore la tension dramatique de l’album.
Destinée avant tout aux adolescents, la série séduira sans doute un lectorat bien plus large, tant par sa richesse graphique que par la force de son univers narratif.
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