Dimanche de Pâques, J 2 après la crucifixion d’un certain Jésus. Ce moment où apôtres, Romains, pharisiens et zélotes se retrouvent devant le tombeau vide et se demandent qui a bien pu planquer ce fichu corps et où ? ! Iconoclaste et irrévérencieuse, voilà une BD qui ravira ceux qui pensent qu’on peut rire de tout... surtout si c’est idiot.
Mais quel bazar, ce royaume de Judée : Barabbas et sa bande de malfrats, les pharisiens, les zélotes fanatisés et leur chef Judas, les Romains et au milieu les disciples de ce nouveau prophète, ce Jésus dont le corps a disparu, qui racontent partout qu’ils ont mangé son corps et bu son sang.
Dans ce premier album, Nicolas Juncker pose le décor. Il dépeint une atmosphère aussi confuse et délétère que le Moyen Orient actuel : tout le monde se déteste, se tire dans les pattes et s'engueule. La Judée est une poudrière où les fanatismes religieux et nationalistes se côtoient probablement pour le pire, mais surtout pour les meilleures vannes...
Ce scénario gonflé est plein de références, plein de bon mots et assez lourdingue pour être des plus réjouissants. Dans cet album avec dialogues bien envoyés, on se marre franchement et, des marchands du temple vendant des morceaux de la vraie croix aux onze cavaliers de l’Apocalypse, rien ne nous est épargné.
Le dessin de Chico Pacheco, sans être particulièrement original, soutient l’action trépidante. Ses personnages, dont les visages et les attitudes sont un vrai ressort comique, correspondent aussi à l’image consacrée qu’on peut avoir de l'époque contemporaine de Jésus. Le mélange prend bien et fait rire.
Si chacun cherche Jésus et personne ne trouve midi à sa porte, Un Jour sans Jésus est un petit miracle de rigolade...