Un Village français - T2 : 1915

Ceux qui avaient cru à une guerre propre et courte en sont pour leurs frais : la voilà bien installée cette Première Guerre mondiale sale et meurtrière. Les villageois restés à l’arrière vivent dans l’attente angoissante des nouvelles de leur frère, mari, père… Cependant la vie doit continuer et le solde des décisions prises avant la guerre se présente à certains dans cette suite d’Un Village français.

1915, les affres des batailles sanglantes, les tranchées, la guerre et son cortège de mort sont bien là. La vie à l’arrière s’organise et le facteur devient l’homme le plus attendu alors que le maire est celui que l’on ne veut pas voir frapper à notre porte. L’angoisse de chaque famille se voit à chaque page, quant à la dureté de la vie au front et dans les hôpitaux, elle éclate de façon simple mais efficace.

La chronique du quotidien de ce village continue tranquillement son chemin et les personnages se densifient au fur et à mesure des événements. Chacun révèle sa vraie nature avec les circonstances exceptionnelles qui sont celles de 1915. Plus proche de certains personnages, on en déteste d’autres et finissons même par comprendre des comportements que pourtant l’on réprouve. La guerre a modifié l’avenir de chacun, qu’il soit au front ou à l’arrière.

Toujours dans la continuité du premier tome, le dessin reste sobre pour laisser le devant de la scène à la psychologie des personnages. Lorsque la mort et la peur des soldats ont droit de cité, ils ont le droit à des tons clairs presque naïfs. Ceux-ci transmettent l’horreur de cette boucherie où l’on mourrait aussi sous un beau soleil dans une prairie paisible.

Ce deuxième opus, qui se déroule une Guerre mondiale avant la série télé, donne à son intrigue un rythme parfaitement huilé qui nous accroche.