Undertaker - T7 : Mister prairie (Edition spéciale Cultura)

Jonas Crow, croque-mort à son compte, va finir par s'arracher les cheveux. Il veut retrouver celle qui fait battre son cœur, Rose Prairie. Mais il déchante dans la ville texane d'Eaden City, où les ligues de vertus s'opposent à un avortement que doit pratiquer Randolph Prairie, le mari de Rose... Ce septième opus est une vraie réussite, tant dans son récit que son dessin entre ombres et lumières, signé Ralph Meyer.

Jonas Crow est une entreprise de pompes funèbres à lui tout seul. Mais il déchante lorsqu'il décide de se mettre sur la piste de Rose Prairie pour lui faire part de ses sentiments pour elle : elle a retrouvé son époux, le Dr Randolph Prairie. Dans la petite ville d'Eaden City, en plein Texas, le toubib est aux prises avec les ligues de vertu qui surfent sur la colère et la haine de la population. Les habitants ne digèrent pas leur défaite dans la guerre de Sécession et s'allient à l'impitoyable Sister Oz, qui ne jure que par Dieu, Jésus et la Bible. Jonas Crow a une nouvelle fois du pain sur la planche...

Xavier Dorison poursuit avec brio ce western devenu incontournable. Dans ce septième opus, on entre un peu plus dans l'intimité du héros, Jonas Crow, un bad boy attachant qui veut faire sien ce qui, d'après lui, serait le premier commandement de Thomas Jefferson et George Washington : « Occupe-toi de tes fesses ! » L'histoire de ce nouveau volet est écrite au cordeau, sans place pour le moindre temps mort dans une lecture avide.

Le dessin de Ralph Meyer est fidèle à lui-même : intense, puissant et plein de violence dans cette partie d'une des sagas western les plus réussies de ces dernières  années. Mieux, il explore ici une technique au pinceau sec qui offre un travail remarquable sur les jeux d'ombres et de lumières et apporte à l'ensemble une vivacité et une profondeur impressionnantes.

Non, Mister Prairie, c'est le nom de ce nouvel opus, n'est pas un tome de plus. Le scénario d'Undertaker redouble de rebondissements et de ficelles scénaristiques à chaque nouvel album. C'est aussi bien dessiné qu'écrit et l'ensemble en fait une série d'exception, à tous points de vue. 

La psychologie des personnages, le campement du décor, les scènes d'action (et de tueries), l'ambiance électrique sont diablement bien amenés. Autant par une narration construite que par un dessin fouillé. Quant à la dernière scène, elle ne peut que frustrer le lecteur. Difficile d'envisager d'attendre trop longtemps pour goûter enfin à la suite des aventures du croque-mort le plus hyperactif de l'Ouest américain.