Viny K, journaliste des temps modernes, enquête sur trois macs assassinés à Paris. De fil en aiguille, elle va conduire ce reporter un peu spécial en Afrique où la situation politique de la Guinée-Bissau se corse. Une histoire qui souffre d'un manque de relief et un dessin guère plus prometteur.
Viny K est un drôle de reporter. Il cultive son look, travaille son style, soigne son apparence de mec un peu destroy. Narcotique anonyme, il est ce qu'on appelle un gonzo journaliste, c'est à dire un journaliste qui personnifie totalement la pratique. Basée autant sur l'observation que sur les sources, cette approche du traitement de l'information requiert une méthode d'enquête, disons... rock'n'roll !
Dans cette deuxième aventure, tout commence par les meurtres parisiens non élucidés de trois proxénètes. D'aventures en aventures, Viny K., personnage peu convaincant, va se retrouver témoin d'un coup d'état en Guinée-Bissau. Ça pourrait être renversant. Mais ça ne l'est pas : le scénario manque cruellement de ressorts pour rendre l'histoire crédible.
Le trait d'Erwann Terrier ne donne pas le volume nécessaire à l'ambition de cet album : le récit d'un gratte-papier un peu looser qu'une « enquête » va mener loin, au cœur d'une situation politique inédite, matière à scoop pour le journaliste. Le dessin, hélas, est un rien faiblard. Et on n'est malheureusement pas davantage séduit par une mise en couleur banale et trop propre.
L'idée de départ de cette aventure était pourtant intéressante. Mais le peu de charisme de ce personnage dont toute la saveur serait d'en avoir réellement un, peine à porter un ensemble brouillon. Alors oui, c'est un brin divertissant. Mais le synopsis méritait tellement mieux.