Sans céder à la facilité de l’anachronisme, les auteurs font rire avec des thématiques toujours actuelles. Valhalla Akbar forme un récit complet construit sous la forme de gags d’une demi-planche, assurant le rythme. Ça crépite sec !
Les Vikings sont sur le chemin du retour de leur raid annuel. Comme dans le tome 1, Arnulf, le fils du chef Reidolf, est du périple. Malgré leur pauvre butin, leur honneur est sauvé (au moins auprès de l’épouse du chef) parce qu’ils ont capturé un évêque dont les femmes du village s’entichent aussitôt. Déjà abordée rapidement dans le tome 1, la confrontation des religions dans un monde encore partagé entre monothéisme et polythéisme est un des axes clés de ce tome 2. Wilfrid Lupano aborde le sujet, potentiellement glissant, avec un humour assez subtil, ce qui est tout à son honneur.
De retour dans ses terres au cœur d’un rude hiver, Reidolf cherche toujours à faire de son fils un homme à son image, c’est-à-dire un massacreur plus large que haut. Mais Arnulf est gaulé comme une crevette. De plus, c’est un être délicat et non violent. Le contraste graphique entre les deux hommes que nous propose Ohazar est très drôle. Cela dit, tout dans le dessin est drôle. Ohazar a vraiment le sens du cartoon.
Vikings dans la brume - Tome 2 © Dargaud, 2023
Reidolf doit en plus subir les quolibets d’un de ses rivaux, de retour d’un voyage bien plus lucratif, où il a remplacé le pillage par du commerce avec les terres du Sud. Bien qu’écœuré par cette déliquescence des valeurs vikings, Reidolf se résout à partir lui aussi faire du commerce pour retrouver son prestige. Son voyage le conduit dans un port portugais occupé par un riche et puissant émir, l’occasion de nombreux gags sur la difficile compréhension entre deux cultures très différentes.
Les deux auteurs (rappelons que Ohazar est le frère de Lupano) réussissent à transformer l’essai du 1er tome : une série de gags en 1/2 planche à la fois bien pensés et drôles, dont l’ensemble constitue une histoire complète en 60 pages. Les thèmes sont universels, mais traités à la moulinette de la mentalité de guerriers vikings, créant un décalage savoureux.
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