Violette Morris, force de la nature et sportive incroyable, a tout d’un costaud. Et avant-guerre, pas facile de défendre son bifteck dans le machisme ambiant. Les scénaristes brestois Kris et Bertrand Galic mettent le paquet avec cette série historique déjà incontournable. Le dessin flamboyant de Javi Rey donne corps à ce personnage hors normes. Savoureux.
Violette Morris est une sacrée drôle de bonne femme. Une force de la nature. Aussi à l’aise dans une piscine qu’au comptoir de son troquet favori, au lancer de poids, de javelot, ou sur un ring de boxe qu’au volant d’une voiture de course, elle n’est pas vraiment une femme de son époque, celle de l’avant-Seconde Guerre mondiale. Violette subit d’ailleurs les moqueries et méchancetés des autres. C’est la dure loi de la différence.
Mais celle qui va devenir une des plus grandes sportives de tous les temps a de la ressource. Le scénario au cordeau des deux Brestois Kris et Bertrand Galic est une pépite narrative. La série débute avec la découverte de plusieurs corps après-guerre, dont celui d’une femme aux mensurations impressionnantes et... sans poitrine. Une ancienne amie de Violette Morris n’a aucun mal à identifier celle que l’on surnommait la « hyène de la Gestapo ».
Cette histoire incroyable mais vraie ne pouvait que s’accommoder d’un dessin de belle facture. Le duo de scénaristes avait déjà excellé dans Un maillot pour l’Algérie aux côtés du dessinateur Javi Rey. Son style réaliste et transpirant d’émotion avait donné à la sélection algérienne de foot toute sa force de frappe. Il récidive dans un coup de crayon plein d’humanité, si proche de son lecteur.
Son graphisme apporte toute la force nécessaire à une histoire de haut niveau. Les couleurs sont à l’image de ce premier tome : pleines de nuances et de subtilités pour décrire un personnage incasable et hors du commun.
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