L’idée a de quoi séduire, un survival où l’humanité combat des loups-garous ! Mais le résultat est décevant et ce premier tome de World War Wolves se perd dans les poncifs du genre.
World War Wolves frappe d’abord le lecteur par son format. Cette BD ressemble comme deux gouttes d’eau à LA bande dessinée qui domine le marché des survivals aujourd’hui. Même taille, même dessin en noir et blanc et scénario très proche. Le mimétisme est même poussé jusqu’à faire une galerie présentant les principaux protagonistes en introduction et une galerie en conclusion.
La différence apparaît bien vite à la lecture, où hordes de loups-garous remplacent les groupes de zombies. Nous suivons des survivants plus stéréotypés les uns que les autres, notamment un aveugle noir jouant du blues et un esclave des loups-garous en proie à de grandes réflexions philosophiques. Mais le problème vient surtout des incohérences qui jalonnent le scénario : les humains sont regroupés dans des cités entourées de murs de béton de cent mètres de hauteur, construits en quelques mois au début de l’épidémie lycanthrope. Quant aux loups-garous, ils sont stupides mais élaborent des stratégies militaires et ils se servent de lance-roquettes sans être capables de réparer une porte…
Le dessin souffre des mêmes problèmes que le scénario : trop proche de la bande dessinée de zombies qui passionne le monde, il peine à se trouver une identité et une originalité. Plus qu’un vrai noir et blanc prenant c’est un gris lavasse qui recouvre les pages. Si les dessins de loups-garous ne sont pas décevants, on se désole cependant de l’absence de tension qui précède l’arrivée du premier loup-garou.
World War Wolves est sûrement une bonne idée, mais dans le monde cruel des BD de survival, elle ne parvient pas tirer son épingle du jeu. Néanmoins, on se plait à rêver à une hypothétique renaissance dans un second tome.