Avec son onzième tome, XIII Mystery s’attarde sur la jeunesse de Jason Fly et de sa relation avec son père, Jonathan Fly. Leur lien se distend doucement, tant Jonathan Fly est pris par son métier de journaliste mais la vie s’écoule gentiment. La disparition du pasteur et l’arrivée de Jasper Konrad Glover, directeur du FBI, vont changer le cours de la vie du petit Jason. Un album au ton dramatique prenant.
Alors que le pasteur Isayah découvre que les médias n’ont retenu de son rassemblement pour les droits civiques que les émeutes, il en discute avec sa femme au téléphone. Une call-girl rousse entre alors dans la chambre du prêcheur. Deux jours plus tard, à Greenfalls, Jonathan Fly apprend la disparition du pasteur à la radio et ne porte pas attention à son fils qui revient fièrement de la pêche avec le repas...
Le nom de Jonathan Fly plane sur toute une partie de la saga XIII : les attentes liées au tome de XIII Mystery qui porte son nom sont donc conséquentes. Créant intelligemment du lien avec les albums 6 et 7 de la série mère, le récit de Luc Brunschwig est à la hauteur des espérances. Le scénario concilie récit de journalisme efficace autour des luttes pour l’égalité raciale aux Etats-Unis et tableau juste d’une relation père-fils difficile. Même le personnage revisité de Hoover s’avère crédible et jubilatoire. L’ensemble se déroule de lui-même dans une atmosphère de complot et de combats civiques qui finissent par broyer des vies entières.
Sobre, précis, avec une petite touche surannée, le dessin d’Olivier Taduc est parfait pour un épisode clef autour de XIII. Ses personnages semblent denses dès leur première apparition, offrant une grande force à un récit qui tire vers le tragique...
Jonathan Fly compte parmi les albums phares de la série XIII Mystery.
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