Yojimbot - T3 : Neige d'acier

Depuis le tome 2 de Yojimbot Nuit de rouille, il s’en est passé des choses. Et pourtant c’est avec assez de facilité que l’on retombe dans cet univers post-apocalyptique haut en couleur, autant visuellement que scénaristiquement.

            Une fois de plus nous nous retrouvons avec nos amis les robots du parc à thème futuriste de l’ère Edo, avec des combats dignes des plus grands samouraïs. Nous mettons un instant de côté le petit Hiro bien mal en point, pour nous concentrer sur sa mère Stéphanie qui essaye tant bien que mal de le sauver. Le mystérieux personnage de Stéphanie est présenté à la fin du tome 2, mais n’a pas plus d’introduction en ce début de tome. Nous savons seulement qu’elle est prise dans un complot, et veut protéger à tout prix son fils. Cela nous ré-introduit à une flopée de méchants, tous au look plus punk-apocalyptique les uns que les autres.

            De l’autre côté, nous suivons Sheru : le bon robot samouraï. Avec lui, c’est une balade à travers des paysages multicolores. L’auteur insiste sur la nature reprenant ses droits et non sur la destruction malheureuse des infrastructures humaines. Sylvain Repos se dépasse dans ce tome au niveau des couleurs de ses décors, avec de très belles scènes d’action, et parfois des doubles pages de grande qualité.

Yojimbot, Neige d'acier © Sylvain Repos - Dargaud

 Effectivement, c’est une bd riche en batailles et en courses-poursuites. Mais cette fois, le dessinateur réussit le défi de rendre ces scènes lisibles et dynamiques. Les froids commentaires d’analyse des situations par les robots rendent ces moments assez addictifs, on ne sait jamais comment la situation va évoluer.

            Finalement, on est bien content d’avoir enfin notre partie uniquement avec les yojimbots, ils sont bien plus attachants que leurs comparses humains. Si on ne ressent pas grand-chose face aux enjeux avec Hiro et Stéphanie (l’histoire de fond est un peu cryptique), on est attaché à ces tas de ferrailles féodales aux katanas bien affutés et à la logique implacable.

Peut-être que Sylvain Repos nous dit que dans Yojimbot, les robots sont plus humains que les humains eux-mêmes.