Ys - La Légende - T3 : Déluge

Après avoir remporté de multiples batailles et assis leur pouvoir, Gradlon et Ahès se dirigent vers la cité abandonnée d’Ys. Tout en lui redonnant la vie, Ahès va, par son intransigeance, conduire cette ville mythique vers son destin. Ce dernier acte de la légende se lit comme une docu-fiction intéressante.

Dans ce dernier tome de la série autour de la légendaire ville d’Ys, nous retrouvons le roi Gradlon et le père Antonius Avea dans l’ultime phase de leur entretien. Le roi picte continue de raconter sa vie, celle de sa fille Ahès intimement liée à la cité blanche. Le scénario quitte vite les scènes de guerre pour prendre un rythme plus mesuré, plus propice à décrire le destin de cette ville. Un destin fait de pouvoir et de capitale imprenable dans laquelle vont se jouer d’une part des amours impossibles et d’autre part la bataille des croyances.

Comme souvent chez Jean-Luc Istin, on retrouve la personnification de l’affrontement entre la religion chrétienne, nouvelle venue, et les dieux de l’ancienne tradition. Ici le duel prend corps dans la lutte entre Gwénolé, le prêtre voulant construire une église au sein d’Ys, et Ahès s’y refusant corps et âme. Ce tome bien que jouant sur deux époques, celle de l’entretien et celle de l’histoire, n’apporte pas ou peu d’éclairage original à cette légende.

Heureusement, le trait aux contours épais de Nenadov nous place rapidement pile entre imaginaire et réalité. Ses effets striés donnent toujours corps et poids aux personnages et décors. Certaines cases révèlent même un dessin tout en détails et finesse. Le travail sur les couleurs d’Axel Gonzalbo accentue l’effet d’hésitation entre légende et histoire amorcé par le dessin ce qui donne une unité intéressante.

Ce triptyque autour de la ville maudite d’Ys se termine agréablement sans toutefois apporter un renouveau notable à ce mythe celtique.