Machine Gum est un drôle de petit robot muet, qui se tortille, se transforme, perd des bouts, implose. Il ne fait pas grand chose d'autre, mais ça a l'air de bien l'amuser. Le lecteur reste en revanche un peu perplexe devant ces saynètes qui tendent vers l'absurde, mais dont le dessein nous échappe quelque peu...
Machine Gum ressemble à une petite fusée, avec deux bras, deux jambes et un seul œil collé au milieu de la carlingue. En revanche, point de bouche : silence complet. Et ce petit robot est visiblement à la recherche de nouvelles expériences corporelles.
Alors, quand Machine Gum ne sait plus quelle route prendre, il creuse un trou et passe sous le sol. Quand il ne trouve rien sur lequel s'asseoir, il se dévisse la tête et s'assoit dessus. Mais cette flexibilité n'a pas que des avantages et, souvent, il se retrouve dépassé par les événements, voire par son propre clone tout juste sorti de ses entrailles.
En se basant sur un personnage à l'allure très simple, l'auteur tente d'exploiter toutes les possibilités de transformations : dédoublement, allongement, explosion, entortillement, incinération, écartèlement... Mais malgré toute l'énergie que met l'auteur à triturer son robot et l'originalité de certaines idées, ces strips tombent souvent à plat. Ceux qui se veulent drôles vous tireront tout de même un sourire, ceux qui ne jouent que sur l'absurdité vous laisseront pantois.
Les histoires les plus réussies sont au final celles qui jouent avec les cases et détournent les codes de la mise en page dans la bande dessinée. Quant au style épuré du dessin où quelques traits seulement suffisent à représenter le petit robot, il se prête parfaitement à ce type de narration. Mais lorsque l'on s'attend à une « frénésie graphique », promise en quatrième de couverture, on en ressort déçu..