L'histoire de la petite Dame qui aimait le bruit

Ce petit bout de dame n’aime vraiment pas le silence. Quand elle quitte la ville pour la campagne, même les animaux de sa ferme ne suffiront pas à combler son manque de bruit. Jusqu’à ce que… Une belle histoire au graphisme US d’antan, qui n’a pas vieilli en plus de 70 ans !

L’être humain peut-il aimer le bruit ? Répondre non serait ignorer la petite dame. Elle hérite et file s’installer dans une ferme en pleine Amérique profonde. Très vite, les bruits de la ville lui manquent, elle qui a toujours vécu en milieu urbain. Elle va rencontrer deux jeunes garçons qui devraient lui apporter ce qui lui manque…

Autrement a eu l’excellente idée de ressortir en France ce récit des années 1940 centré sur une héroïne loufoque à laquelle on s’attache très vite, juste au fil de ces quelques pages. Le procédé narratif de répétition, souvent utilisé en littérature jeunesse, colle parfaitement au message de l’auteur : l’homme prend vite des habitudes dont il lui est parfois difficile de se défaire.

Initialement en noir et blanc, le dessin supporte très bien les touches de couleurs de cette version française, ressortie de derrière les fagots plus de soixante-dix ans plus tard. C’est beau, hachuré comme les illustrateurs ricains en ont le secret. Le graphisme très vintage de Robert Lawson se situe quelque part entre les vieilles pubs de Norman Rockwell et le trait délirant de Robert Crumb et autres chantres de la BD underground d’Outre-Atlantique.

Val Teal propose une histoire sortie de l’imaginaire collectif américain, de celles qui appartiennent au peuple. Le comique de répétition fait son petit effet et fait souffler sur cet album un vent de fraîcheur auquel contribue aussi un dessin indémodable. Une valeur sûre dans la bibliothèque, à tout âge.