Publié en 1847, Jane Eyre de Charlotte Brontë est devenu un monument de la littérature anglaise. Aline Brosh McKenna et Ramon K. Pérez rendent hommage à ce roman dans Jane, une magnifique réinterprétation moderne. Un joyau !
Orpheline, Jane Eyre connaît une enfance triste et terne. Sa vie reprend des couleurs quand elle dépense toutes ses économies pour étudier l’art à New York. Là, elle sympathise avec Nicole, une camarade et Hector, son colocataire. Mais pour garder sa bourse, l’étudiante doit trouver un boulot. En répondant à une annonce au hasard, elle se retrouve nounou d’Adèle, la fille de Mr Rochester. L’homme est riche, puissant, beau et mystérieux. Pourquoi ce père veuf est-il si distant avec son enfant ? Que renferme cette pièce dont Rochester interdit l’accès ? Une énigme que Jane compte bien résoudre. Reste à savoir si elle ne sera aveuglée par ses sentiments grandissants pour son employeur.

Dans cette adaptation moderne du roman de Charlotte Brontë, Aline Brosh McKenna raye des passages importants de l’œuvre. La scénariste retient surtout la romance entre l’héroïne et son patron ainsi que les secrets que renferme sa demeure. Malgré ces changements audacieux de narration et d’intrigues, on retrouve la même psychologie des personnages, la brave Jane Eyre d’un côté, le Rochester torturé de l’autre.
Les fans du classique pourraient grincer des dents en voyant le décor sauvage des landes anglaises remplacé par les gratte-ciel new-yorkais. Heureusement, le dessin virtuose de Ramon K. Pérez donne un cachet irrésistible à la ville et à l’histoire. Avec sa palette de couleurs, le dessinateur primé par les Eisner Awards et Harvey Awards traduit le parcours tumultueux de Jane dans la jungle urbaine, passant du conte de fée à l’enfer.
On ne peut donc que craquer pour Jane, qui donne une nouvelle vision de cet incontournable de la littérature anglaise.