ZOO

KENT STATE, QUATRE MORTS DANS L’OHIO

couverture de l'album KENT STATE, QUATRE MORTS DANS L’OHIO

Éditeur : Cà et là

Scénario : Derf BackderfDessin : Derf Backderf

Genres : Historique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 24.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    0.0

    Dessin

    0.0
  • Lecteurs
    note lecteurs4.5
    1 note pour 0 critique

Le synopsis du comics KENT STATE, QUATRE MORTS DANS L’OHIO

Derf Backderf, avait 10 ans à l’époque des faits. Il a vu des troupes traverser sa ville en 1970, et il a été profondément marqué par la répression sanglante de la manifestation du 4 mai. Dans Kent State, il brosse le portrait des étudiants qui seront tués au cours de la manifestation ainsi que celui d’un membre de la Garde nationale. Sa description détaillée de la journée du 4 mai 1970, montre comment l’incompétence des responsables locaux a débouché sur une véritable boucherie.

Derf Backderf a consacré trois ans à la réalisation de Kent State, il a réalisé un véritable travail journalistique et interviewé une dizaine de personnes ayant participé à la manifestation. Kent State est un récit extrêmement prenant, poignant, une leçon d’histoire et une démonstration implacable de l’absurdité de l’utilisation de la force armée pour contrôler des manifestations.


La critique ZOO sur l'album KENT STATE, QUATRE MORTS DANS L’OHIO

Ce printemps verra la commémoration des 50 ans d’une tragédie de première importance dans l’histoire des États-Unis : la fusillade de Kent State. Derf Backderf, l’auteur de Mon Ami Dahmer, revient avec minutie sur cet événement.

Le 4 mai 1970 dans l’État de l’Ohio, des militaires ont tiré avec des armes de guerre sur des étudiants au coeur de l’université de Kent State. 4 morts, 9 blessés et… zéro condamnation.

Au moment des faits, Derf Backderf a 10 ans et habite à 30 kilomètres. Pour cet auteur toujours résident de l’Ohio, le sujet résonnait intimement : il y a consacré plus de trois ans de travail acharné, pour aborder les faits avec une rigueur d’historien tout en conservant l’humour désespéré qu’on aime chez lui.


Pour bien faire comprendre comment des soldats en sont arrivés là, il revient avec précision sur le contexte de l’époque : la paranoïa du président Nixon à l’encontre des communistes, la guerre du Vietnam et l’intervention récente des États-Unis au Cambodge, la peur de la mobilisation,les attentats fomentés par les activistes nommés weathermen… À un niveau plus régional, Derf Backderf décrit les ambitions du gouverneur, l’inexpérience du maire, l’incompétence du président d’université, les conflits de générations, la fatigue des forces de l’ordre et leur incompréhension de la réalité…



Le récit qu’il en tire est aussi passionnant qu’effroyable. Les 288 pages (dont 27 où il cite ses sources et explique ses choix narratifs) se lisent d’une traite. Une époque et ses enjeux renaissent, peuplés de portraits vivants. Il réussit à allier un point de vue littéraire, une maîtrise artistique et la rude quête de la vérité. Rares sont les travaux d’une telle cohérence.




Article publié dans le N°ZOO 76 - Mars-Avril 2020
Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants