ZOO

300

couverture de l'album

Série : 300Éditeur : Huginn et Muninn

Dessin : Frank MillerAuteur : Traducteur : Yann Graf

Genres : Comics

Prix : 19.95€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du comics

En 480 avant Jésus-Christ, en Grèce, 300 soldats s'apprêtent à affronter la plus grande armée jamais assemblée : celle de Xerxès Ier, souverain perse et conquérant tout-puissant. Venus de Sparte, et menés par Léonidas, leur chef incontesté, ces 300 combattants ont été entraînés depuis leur enfance à la guerre. Ils ne connaissent ni la pitié ni la peur et constituent le dernier rempart d'une démocratie grecque encore balbutiante : les premiers hommes libres face à des légions d'esclaves. Prêts à tous les sacrifices, leur destin les mène jusqu'au lieu de leur ultime bataille : les Thermopyles. Réalisé au scénario et au dessin par Frank Miller (Batman ? The Dark Knight Returns, Sin City) et sublimé par les couleurs de Lynn Varley, 300 est une oeuvre d'exception dans la carrière de cet auteur : le pinacle de son travail chez les éditeurs indépendants. Dans ce récit, il offre une vision à la fois spectaculaire et personnelle de la bataille des...

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La critique ZOO

480 avant J.-C., au défilé des Thermopyles, le roi Leonidas et ses 300 soldats spartiates résistent valeureusement à l’armée perse du roi Xerxès 1er qui veut les faire plier. Les forces sont complètement déséquilibrées, mais les Grecs ne flanchent pas, affrontant fièrement leurs ennemis…

Pour amorcer une année 2024 qui pourrait potentiellement signer l’arrivée des titres Frank Miller Presents (la maison d’édition créée en 2023 par Miller et Dan Didio) dans son catalogue, Huginn & Muninn réédite les titres précédemment publiés par Rackham, c’est-à-dire d’une part de la série Sin City et bien sûr de 300.

Avec ce volume, l’idée est de proposer deux versions. Une « classique », qui reprend le format de la mini-série initiale, et une « spéciale » au format à l’italienne, avec des bonus.

300

300 © Huginn et Muninn

Un pour tous, 300 pour un

Quand on parcourt la biblio de Frank Miller, 300 apparait rapidement comme une œuvre à part.

En 98, Miller est plongé plus que jamais dans Sin City, mais il commence à légèrement s’essouffler, la formule tourne en boucle. Il veut respirer un peu et s’essayer à une nouvelle expérience en s’attaquant à un projet plus personnel, différent de ce qu’on pouvait habituellement trouver dans les comics. Il s’intéresse alors au combat du roi Leonidas et de ses 300 guerriers face à l’armée perse du roi Xerxès 1er. Une bataille disproportionnée qui, bien que perdue d’avance, exalte la fierté et les valeurs martiales pleines d’honneur d’un peuple de soldats qui ne vit que pour son roi, la guerre et la défaite de l’adversaire.

La vision, absolutiste de Miller le rapproche donc de ses thèmes de prédilection, cette exaltation de la volonté qui s’impose sur la raison, cette façon de pousser un héros à n’être que le prolongement d’une idée, quitte à en arriver au sacrifice ultime. On retrouve cette idée du David face au Goliath où le héros se révèle dans ses absolus et sa volonté inébranlable, ici le roi qui mène ses hommes à la mort, en espérant que cette mort sera digne des plus grands guerriers et qu’elle honorera le légendaire courage spartiate et cette implacable volonté qui transcende chaque combat.

300

300 © Huginn et Muninn

Miller le virtuose

Plus qu’une énième apologie de la violence, Miller nous sert une performance formellement incroyable où tout est magnifiquement théâtralisé avec précision. Il est alors au sommet de son art, débarrassé de toute convention trop lourde. 300 apparaitrait presque comme l’ultime manifeste millérien.

Son écriture est brève, scandée dans une suite de fragments de phrases qui se répètent, insistants sur la force de caractère de Leonidas, sur ce qui doit motiver et habiter chaque soldat, leur obéissance et leur abnégation jusqu’au-boutiste. Miller habite littéralement son texte, il interprète, déforme, il joue avec la matière historique, avec la légende pleine de symboles qui transforment ces hommes en une idée, un geste qui traverse la page, une plaie qui glisse sur le sentier, une masse rugissante qui s’élance contre l’ennemi.

Alors, en effet, l’intrigue est mince, mais elle est magnifiée par Miller qui pense chaque cadrage avec minutie, poussant encore plus loin son dessin qui se réduit parfois à de simples formes, limite entre la lumière et l’ombre, servi par les couleurs de Lynn Varley qui ajoute des ambiances brunes ou oranges incroyables.

Souvent réduit aux thèmes qu’on peut y trouver, 300 reste une formidable leçon de Bande Dessinée. Très vivement conseillée.


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