ZOO

Alan Moore, les années 2000 AD : Skizz - En terre étrangère

couverture de l'album Alan Moore, les années 2000 AD : Skizz  - En terre étrangère

Éditeur : Delirium

Auteur : Traducteur : Alex Nikolavitch

Genres : Comics

Prix : -1.00€

  • ZOO
    note Zoo4.5

    Scénario

    5.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du comics Alan Moore, les années 2000 AD : Skizz - En terre étrangère

Skizz, interprète taucétien qui parcourt les étoiles, s'écrase sur Terre. Traqué, il va désespérément chercher un moyen de quitter la planète, aidé par quelques rares humains désintéressés. Voici enfin la réédition attendue de ce classique d'Alan MOORE publié dans les pages du magazine culte 2000 AD, dans une édition qui propose également pour la première fois cette grande épopée dans son intégralité. Au long de sa carrière dans les pages du fameux magazine britannique qui durera de 1980 à 1986, il publiera une myriade d'histoires courtes mêlant humour, science-fiction et brillante satire de nos sociétés : après l'Intégrale FUTURE SHOCKS en 2023 et le chef-d'oeuvre de SF visionnaire et féministe "La Ballade de HALO JONES" , voici l'intégrale SKIZZ, nouveau récit de science-fiction créé avec l'un de ses plus talentueux compagnons d'aventures éditoriales, Jim BAIKIE.


La critique ZOO sur l'album Alan Moore, les années 2000 AD : Skizz - En terre étrangère

Dans les pages de 2000AD, entre mars et aout 1983, Alan Moore et Jim Baikie animent le périple terrien de l’étrange extra-terrestre appelé « Skizz », du moment où il s’écrase avec son engin, jusqu’au moment où… l’histoire se termine. Retour sur les années 2000AD du scénariste anglais.

ALAN MOORE, Les Années 2000 AD : SKIZZ - En Terre Etrangère

© Delirium, 2024

Un ET qui échoue sur Terre, par accident, qui est secouru par une ado qui rassemble ensuite ses amis pour lui venir en aide… ça vous dit quelque chose ? Et pourtant, même si à un moment un des personnages y fait référence, le célèbre film de Spielberg n’est sorti qu’à peine deux ou trois mois avant que Skizz ne démarre, et bien que l’on puisse y voir quelques similitudes, très vite la version Moore/Baikie se révèle bien différente, principalement dans le cadre et le ton. 

Made in England 

Skizz débarque donc à Birmingham, en pleine ère Tatcher, le pays subit une forte hausse de chômage, les manifestations se multiplient et en même temps une xénophobie exacerbée devient de plus en plus clivante. Il ne comprend pas très bien où il vient de mettre les pieds, il ne peut qu’observer les usines qui l’entourent, la pollution et la paupérisation galopante. Dans ce cadre-là, Van Owen qui est chargé de retrouver la créature, symbolise cet excès autoritariste, persuadé que l’étranger est vecteur de danger, qu’il est là pour menacer le pays, tandis que la jeune Roxy, qui recueille Skizz semble représenter cet esprit d’entraide de ceux qui s’opposent à l’autorité, des « petites gens ». Ainsi, on retrouve bien les thèmes de prédilection des débuts de Moore qui brosse ici un captivant récit SF sur fond social.

Toutefois, Moore évite aussi de se lancer dans une sorte de « conte philosophique » à la Micromegas, l’idée n’étant pas de véritablement dresser le portrait d’une société, mais de s’attacher à un récit et d’en développer les enjeux. Malgré tout, le scénariste reste habile dans sa narration. Il s’attarde sur chaque personnage, lui donne une vraie personnalité, quitte à parfois tomber dans la caricature. Il n’hésite pas non à glisser de l’humour, tout en installant une tension qui va aller crescendo.

ALAN MOORE, Les Années 2000 AD : SKIZZ - En Terre Etrangère

© Delirium, 2024

Moore & Baikie

Skizz n’a peut-être pas la puissance des grandes œuvres du scénariste, néanmoins, il ne faut pas pour autant sous-estimer cette série où Moore déploie déjà tout son savoir-faire dans les dialogues, dans cette façon de rythmer ses phrases. Certains épisodes sont tout bonnement de vraies petites pépites d’écriture. De son côté, Jim Baikie s’inscrit parfaitement dans les ambiances graphiques de 2000AD, un noir et blanc très maîtrisé, des personnages très expressifs. On sent le duo très à l’aise dans le format court qui va droit au but, sans chichis.

Déjà traduit chez Soleil en 2012, Skizz en terre étrangère revient chez Delirium dans une très belle édition qui permet d’apprécier les œuvres en marge du grand scénariste. Une très belle occasion de découvrir le Moore des débuts.

Haut de page

Commentez et critiquez

1200 caractères restants