Les Inhumains ont une caractéristique bien particulière : leurs pouvoirs sont le fruit d'un rituel de passage, qui les voit traverser les brumes tératogènes lorsqu'ils sont en âge de devenir des adultes. Le résultat est parfois magnifique, parfois monstrueux. Plongez dans la psychologie de ces personnages complexes, alors que leur ville, Attilan, est menacée à la fois par des envahisseurs, et par le danger interne que représente Maximus le Fou, le frère de Flèche Noire ! A la fin des années 90, le scénariste Paul Jenkins a le vent en poupe. Avant de raconter les origines de Wolverine dans Wolverine : Origin, il signe une maxi-série qui reste depuis cette époque la référence en ce qui concerne les Inhumains. Nul doute que les formidables dessins de Jae Lee (Namor) y sont pour quelque chose !

Inhumans - Tour d'ivoire

Collectif, Nicole Duclos, Paul Jenkins, Dan Kemp, Jae Lee
Éditeur : Panini Comics
Scénario : Paul Jenkins, Jae LeeAuteur : Collectif, Paul Jenkins, Jae LeeColoriste : Dan KempTraducteur : Nicole Duclos
Collection : Marvel Must-Have
Genres : Comics
Prix : 25.00€
- ZOO
4.0
Scénario
0.0
Dessin
0.0
- Lecteurs0 critique
Le synopsis du comics Inhumans - Tour d'ivoire
La critique ZOO Le Mag sur l'album Inhumans - Tour d'ivoire
En 1998, un Marvel en difficulté décide de confier quelques personnages à des auteurs extérieurs dans une structure décalée, Marvel Knights. Daredevil et Black Panther connaîtront des séries marquantes. Mais le bijou de la couronne est indéniablement Inhumans, que Panini Comics propose dans un recueil librairie.
Ridicules ou pas les Inhumains ? Créés par Stan Lee et Jack Kirby en 1965 dans la série Fantastic Four, la famille royale d’Attilan aura pendant des années soufflé le chaud et le froid sans que Marvel ne sache réellement comment exploiter leur plein potentiel. Pas tout à fait des super-héros, ils en ont pourtant toutes les caractéristiques visuelles. Si le King Kirby est capable de créer de la magie dans le ridicule, tous ses successeurs n’auront pas le même talent.

Mais cela, c’était avant que Paul Jenkins et Jae Lee ne se voient confier une série éponyme au sein du label Marvel Knights, mené par Joe Quesada et Jimmy Palmiotti. Une série qui va recevoir l’honneur suprême en 1999, celui du Eisner Award de la meilleure nouvelle série. Car tant sur le fond que sur la forme, Jenkins et Lee vont amener les personnages bien plus loin qu’aucun auteur avant eux.
Dessin et scénario : force et grandeur
Le dessin sombre et torturé de Jae Lee est évidemment une des grandes forces de la série. Quand le dessinateur américano-coréen croquait Namor dans les années 90, ses choix graphiques créaient le clivage chez les lecteurs. Avec Inhumans, Lee a mis tout le monde d’accord. Cadrages, expressivité des personnages, décors, encrage, tout le dessin met en avant la grandeur des Inhumains et la profondeur du récit.

Le scénario de Paul Jenkins se concentre enfin sur la nature même de la famille royale d’Attilan : son caractère étatique. Ils sont les souverains de leur peuple et Jenkins compose un récit en douze épisodes sur l’art de gouverner. L’arrivée de la cité d’Attilan sur Terre amène les humains à en considérer les habitants comme une nation souveraine. Ce qui implique diplomatie, jugements et conflits armés. Sans jamais rejeter les faces sombres du concept initial, comme la question de la base esclavagiste d’Attilan, le scénariste parvient à nous faire entrer en empathie avec les personnages tout en leur offrant une posture de grandeur.
Série réaliste et ancrée dans son époque, Inhumans, Tour d’ivoire est une lecture à rattraper d’urgence si vous ne l’avez pas découverte du temps du magazine Marvel Knights. Les épisodes n’ont pas pris une ride et montrent à Marvel que pour les Inhumains, la rareté avait aussi du bon.
Article publié dans le magazine Zoo n°68 Novembre - Décembre 2018
