Batman veille sur Gotham, face à un Joker toujours aussi dérangé. Mais il va combattre son Némésis dans un album entièrement réalisé par Enrico Marini, l’auteur des Aigles de Rome. Et si le titre The Dark Prince Charming peut prêter à sourire, son aventure tout en aquarelle vaut le détour.
Un braquage, plusieurs morts et une camionnette qui file à travers Gotham. Le Joker est au volant, aussi déchaîné que d’habitude. Batman va lui faire face à grands coups de poing tandis que Catwoman n’est pas loin. Bruce Wayne, lui, se retrouve au cœur d’une tempête médiatique, accusé par une serveuse d’être le père de sa fille de huit ans...
DC Comics a laissé carte blanche à Enrico Marini pour qu’il s’empare du chevalier noir dans un format de BD européenne. Si son scénario ne se distingue pas par son originalité, cet opus offre une aventure qui a le mérite d’accrocher. Fans comme néophytes ne seront pas perdus dans cet univers où le Joker tue tous ses acolytes à la moindre contrariété, Batman a une voix off sombre et Catwoman ainsi qu'Harley Quinn sont ultra-sexys et terriblement caricaturales...
Si la trame de ce premier tome commence à dévoiler son sel à la fin de l’album, le dessin est une réussite de bout en bout. Si aucun personnage n’a subi de relooking complet, Enrico Marini a bien géré ses influences pour offrir un univers ultra-léché. Tous ses personnages sont sculpturaux, leurs poses plus ou moins naturelles fonctionnent mais c’est son trait fin rehaussé par une couleur subtile qui tire son épingle du jeu. Le décor habillé d’ocre est un écrin parfait pour son aventure rythmée où l’action a le premier plan.
Si le scénario de ce Batman version BD européenne ne renouvelle pas les codes des comics, le coup de pinceau de Marini, lui, fera date.
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