« Copra est la sous-division d’une sous-division, une branche du gouvernement qu’il vaut mieux éviter d’ébruiter. On opère sans filet avec un accord de confidentialité tacite. On est des professionnels, on connaît les risques. »
Au milieu de cette multitude de titres qui paraissent chaque année, les sorties les moins conventionnelles sont les premières à être reléguées aux coins les moins en vue, passant injustement inaperçues. Parmi ces titres, loin des archétypes habituels du comics de super-héros, Copra est malgré tout l’une des séries les plus enthousiasmantes du moment.
Michel Fiffe rend un brillant hommage à tous ces comics avec lesquels il a grandi, de la Suicide Squad à Doom Patrol, en passant par Doctor Strange… Dès les premières pages, il nous plonge dans une écriture extrêmement immersive, alternant des textes de pensées qui peuvent parfois occuper des épisodes entiers, des séquences muettes ou simplement del’action pure, tout en jouant habilement avec les codes du genre. Un comics indé savoureusement expérimental qui se révèle vite d’une très grande profondeur.

Copra, volume 4 © Delirium, 2023
Au moment où commence ce quatrième volume, les membres réguliers de l’équipe sortent d’une période très éprouvante où leur intégrité a été menacée et où certains d’entre eux ont même disparu. Ils sont désormais considérés comme instables, voire même comme des menaces pour leur organisation qui lance une seconde faction sur leurs traces.
Aucun manichéisme ici, tous portent en eux les doutes et la colère qui peuvent leur faire commettre des actes ayant souvent une portée dramatique sur le reste de l’équipe. C’est cette matière brute qui fait justement tout l’intérêt de Copra. À surveiller de très près.