Nourri aux films de monstres, révélé par la revue Raw d’Art Spiegelman, l’auteur américain Charles Burns (Black Hole) débarque en France avec une exclusivité : une nouvelle série labyrinthique !
Extrait de Dédales
© Charles Burns / Cornélius 2019
« Un alien compressé » : ainsi se définit Brian, personnage principal de Dédales. Mal à l’aise dans une soirée chez des amis, il s’est réfugié dans la cuisine où il dessine son autoportrait, face au reflet déformé que lui renvoie le grille-pain chromé. Dans son dos surgit une fille à la longue chevelure rousse. Leur pote Jimmy l’a choisie pour être l’actrice principale du film que les deux jeunes gens ont en tête. Plus précisément, ils mettront en scène « tous les trucs tordus » qui évoluent dans l’esprit de Brian.
Charles Burns s’empare ici du sujet de l’inconscient pour mener son récit d’une main de maître et le lecteur par le bout de nez. Rêves étranges et réalité se répondent par le prisme du dessin et du 7e art, comme dans la scène où Laurie regarde Brian regarder le film qu’ils sont allés voir ensemble au cinéma. On saute dans les pensées de l’un ou de l’autre, on survole avec Brian un décor de montagnes et de forêts, monde fantasmé qui lui servira de décor.
Dans l’album, c’est le noir qui prédomine. Hachures, aplats, salles obscures, du noir des cheveux de Brian qui reflètent son intérieur sombre jusqu’à l’espresso final sur lequel s’achève ce premier tome, publié en France en exclusivité mondiale le 10 octobre 2019. Deux ou trois autres tomes suivront : ici les pierres du labyrinthe mental sont posées, reste à voir face à quels démons psychologiques l’auteur nous projettera.
D’ici là, il sera possible de rencontrer Charles Burns à l’occasion du 47e festival d’Angoulême, où l’auteur qui signe l’une des trois affiches sera invité d’honneur.