Souvenez-vous, le monstre du docteur Frankenstein avait fui vers le Nord. Nous le retrouvons ici, réveillé dans un cirque. Au fur et à mesure des pages, cette histoire d’horreur dans la pure tradition du XIXème siècle révèle comment il est arrivé là et ce qu’il va faire ensuite. Un récit à ne pas laisser s’échapper.
Quelle drôle d’idée que de se lancer dans une suite de Frankenstein s’inscrivant dans les pas du roman originel de Mary Shelley. Un pari risqué, relevé avec talent par le scénario de Steve Niles. Il a suffit que le cercueil de glace du monstre se délite, pour qu’il soit éveillé. Il est toujours à la recherche de la paix, du sens de la vie peut-être, en tout cas de son humanité.
Lors de ses pérégrinations, il va rencontrer un directeur de cirque et surtout le docteur Ingles. Ce dernier va lui ouvrir la connaissance et il va apprendre, se questionner de plus en plus, questionner son hôte et doucement trouver des réponses. Bien entendu, le lecteur en apprendra sur la créature mais aussi sur le docteur qui, sous couvert de science, est peut-être en train de perdre une partie de ce qui le défini en tant qu’humain. Celui qu’on considère comme un monstre va alors devoir faire un choix.
Que dire du dessin d’un maître incontesté du noir et blanc tel que Bernie Wrighston ? Chaque page bluffe. Le cabinet du docteur Ingles est époustouflant de détails et de précisions. Le « monstre » est rendu très émouvant, au point que sa laideur fasse place à la souffrance contenue et exprimée par ses yeux. Un véritable chef d’œuvre.
Cette belle édition d’un ouvrage superbe est un cadeau de Noël tout trouvé.
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