Warren Ellis a pris en main le scénario de dix épisodes des aventures de John Constantine, parti à la recherche de l’assassin de son ex-compagne. Ce personnage curieux et ambigu s’immisce dans les tréfonds de Londres et n’est pas au bout de ses peines. Un scénario aussi flippant que le graphisme qui le porte.
John Constantine, spécialiste occulte des temps modernes, décide d’enquêter sur l’assassinat de son ancienne compagne. Pour essayer de percer à jour la vérité, il lui faut découvrir ce que la capitale d’Angleterre compte de pire : un passé tourmenté, une pègre omniprésente, les pires esprits et monstres que la nature humaine est capable d’engendrer, renfermés dans les bas-fonds de Grande-Bretagne.
Le scénariste Warren Ellis a laissé son empreinte sur ces dix aventures du curieux et loufoque John Constantine, entre héros et looser. Les récits sont percutants, parfois même violents, construits entre réalisme et purs fantasmes. La lecture est saignante, le texte souvent cru, empli de malaise. Il cristallise ce que l’homme peut faire de pire : la guerre, la torture, les organisations secrètes, les monstres qui peuplent les tréfonds de l’âme… Effrayant.
Un collectif de sept dessinateurs, un encreur et deux coloristes font de cette collection d’histoires un vrai sommet graphique. Les traits variés et parfois aux antipodes suivent tous le même fil rouge : celui de mettre les foies au lecteur dans des graphismes fouillés et parfois contraints de représenter l’innommable. Mission accomplie dans un panel de teintes nocturnes, lumières blafardes et frissons garantis.
Les habitués s’y retrouveront, les novices découvriront un univers. On ne sait que penser de John Constantine, héros des temps modernes aussi grande gueule et barbouze que magicien controversé. D’abord publié en format comics, ce beau roman graphique a le mérite de présenter dix histoires d’un coup. Pour avoir une meilleure vue d’ensemble. Et trembler dix fois plus…