Vienne, 1938. Avec une certaine appréhension, Franz Meyer et sa famille observent les Nazis prendre, en toute impunité, le contrôle de la ville. Pour fuir, ils doivent solliciter l'aide de Max Fridman qui a pour mission de les mener en Suisse…
Vingt ans après le dernier volume de la série, Vittorio Giardino retrouve son personnage, Max Fridman, ex-agent du gouvernement français qui a dû malgré tout accepter de rempiler à quelques occasions. Que ce soit pour déjouer un réseau allemand, faciliter la fuite d'un agent russe ou retrouver un ancien camarade espagnol, Max demeure le héros providentiel qui arrive toujours, tant bien que mal, à résoudre les situations les plus complexes. Toutefois, Giardino plante un décor extrêmement précis autour de ses intrigues, s’appuyant sur une documentation riche, sur des faits historiques avérés qui dépeignent essentiellement l'ascension des forces nazies et la complexité des enjeux diplomatiques qui s'enlisent dans des luttes internes.
Partant sur le même principe que les volumes précédents, Max est appelé à la rescousse pour aider des proches à s’extraire des griffes qui se referment lentement autour d’eux. La guerre n’est pas loin, la tension monte et personne n’est épargné. Libres de leurs actions, les forces allemandes s’attaquent à tous ceux qui peuvent potentiellement poser problème.
Max Fridman est un héros faussement flegmatique qui, même s’il n’a rien du profil de James Bond, n’en est pas moins très efficace, même auprès de la gent féminine… Néanmoins, les intrigues le mettant en scène renvoient bien plus vers les romans d’espionnage de Graham Green que ceux de Ian Fleming. On y parle d’agents doubles, de complots, de surveillance, loin du décorum bourré de gadget et de courses poursuites haletantes.
Une très bonne nouvelle que ce retour de Max Fridman, et de l’élégance de Giardino.
Article publié dans le mag ZOO n°106 Septembre-Octobre 2025



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