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Mr Miracle - T1

couverture de l'album

Série : Mr MiracleTome : 1/1Éditeur : Urban Comics

Scénario : Tom KingDessin : Mitch Gerads

Collection : DC Deluxe

Genres : Comics

Public : Tout public

Prix : 28.00€

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Le synopsis du comics

Élevé sur Apokolyps, planète-usine sous le règne de l'implacable Darkseid, Scott Free réussit l'impensable : échapper à ses geôliers pour rejoindre la Terre où il rencontra son mentor, un artiste de l'évasion officiant sous l'alias de Mr Miracle dont il reprendra l'identité. Depuis, aucun barreau, aucune entrave, aucune prison, ne put retenir prisonnier Mr Miracle, symbole d'une liberté retrouvée. Mais que se passe-t-il lorsque l'artiste de l'évasion ultime se trouve aux prises avec une nouvelle forme de captivité : la dépression ? Passé le traumatisme d'une tentative de suicide ratée, Scott va chercher à se redéfinir à travers ses rapports et son historique de super-héros au statut divin. Une seule certitude balisera sa quête d'identité, comme le rappel d'une liberté finalement toute relative : Darkseid est.


La critique ZOO

Du courage, un soupçon d’inconscience et beaucoup d’audace, c’est ce qu’il a fallu à Tom King et Mitch Gerads pour oser jouer avec une des grandes créations de Jack Kirby : Mister Miracle. Cette maxi-série de 12 épisodes réunis en un volume en VF s’avère être un incontournable de l’année super-héroïque.

Scott Free, alias Mister Miracle est un Néo-Dieu. Un des personnages créés par l’immense Jack Kirby, lorsque celui-ci créa pour DC l’univers du Quatrième Monde. Fils du plus grand des dieux, il est élevé par le pire d’entre eux pour sceller la fin d’une guerre. Torturé toute son enfance, Scott Free deviendra un spécialiste de l’évasion qu’aucun piège ne peut arrêter.

Et c’est justement autour de ce slogan que le scénariste Tom King va composer sa série. Il va tenter de composer le piège ultime pour Mister Miracle, celui dont il ne pourra jamais sortir. Et son but est atteint.

Quel est le piège ultime ?

Il n’est pas nécessaire d’être à jour de l’univers DC pour lire Mister Miracle. Indépendante, cette série ne nécessite que de connaître sommairement ce que sont les planètes Néo-Genesis (paradisiaque) et Apokolips (infernal refuge de Darkseid) pour profiter de sa lecture.

D’épisode en épisode, le scénario décompose plusieurs prisons mentales ou sociales dans lesquelles serait enfermé le personnage. Tom King semble presque faire de la psycho-généalogie avec Scott Free, le ramenant à l’ensemble de ses enjeux essentiels : Free se définit par sa naissance, par le fait d’avoir été élevé par le terrible Darkseid.

Le récit sera donc tendu du mantra : « Darkseid est. » Case noire, texte blanc. Menace sourde, omniprésente, implacable, de laquelle le héros va devoir s’affranchir. Mais une autre menace se profile, que seul le lecteur voit réellement peser. Le fils va devoir tuer le père pour avancer. Comme des générations avant lui, mis à part que dans son cas, l’acte puisse ne pas relever du symbolique.

Ces prisons, ce sont aussi celles du statut. L’homme public et l’homme privé que l’on est. Mister Miracle va prendre place dans le panthéon des Néo-Dieux, tout en essayant d’assumer une banale vie de couple et de parent. Le scénariste va mêler ces deux facettes du personnage en créant des effets de décalage. Free et son épouse, Big Barda, discutent par exemple de réaménagement d’appartement tout en menant la guerre contre les troupes d’Apokolips. Un décalage déroutant mais idéal pour illustrer les barrières psychiques de Mister Miracle.

Mister Miracle a été conçue dès le départ comme une histoire en douze chapitres, dont la conclusion tire pleinement profit. King ramène Scott Free à ce qu’il est vraiment : une création d’auteurs. Celle de Jack Kirby et de tous les artistes qui ont écrit le personnage directement ou en l’impliquant dans l’univers DC. Les vrais Néo-Dieux étant finalement les auteurs eux-mêmes…

Si classique et si audacieux

Et cette série profite pleinement de la performance graphique de Mitch Gerads. Ceux qui l’avaient lu récemment dans Sheriff of Babylone (déjà avec Tom King au scénario) savaient l’artiste doué pour porter une histoire. Avec ces épisodes, Gerads fait montre d’une maturité impressionnante. Jack Kirby était réputé pour avoir explosé les pages et les cadres des planches ? Gerads compose avec un seul et unique modèle : le gaufrier à neuf cases.

Lassant ? Sûrement pas.

Le dessinateur rivalise d’ingéniosité pour utiliser cette contrainte pour sans cesse recomposer ses pages. Avec l’emploi de trames noires un peu grossières pour travailler les ombres, il nous rappelle à chaque case que l’action prend place dans un comic book. Ajoutez à cela un dessin d’une précision et d’une régularité sans faille, et vous obtenez une des propositions graphiques des plus convaincantes.

Le piège Mister Miracle est tendu, il ne tient qu’à vous d’y succomber…

Article publié dans le magazine Zoo n°71 Mai - Juin 2019

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