Après les années 80 et 2016, les quatre héroïnes de Paper girls atterrissent à une époque ressemblant à la préhistoire. Mais elles y découvrent une capsule spatiale qui semble venir d'un lointain futur... Un récit d'adolescence et d'amitié sur fonds de science-fiction, plein d'aventures et de dangers... et avec des filles comme héroïnes : une rareté, et une réussite !
Après avoir quitté 1988, puis rencontré le double plus âgé d'Erin en 2016, les quatre livreuses de journaux se retrouvent projetées dans une terre sauvage, où règnent monstres et hommes des cavernes agressifs. Aidées par une locale qui a des visions, elles vont rencontrer une femme qui pourrait être l'inventrice du voyage temporel, et les aider à rentrer chez elles.
Très prolifique, le scénariste Brian K. Vaughan sait s'entourer d'excellents dessinateurs qui savent donner réellement vie à ses personnages et construire des univers complets, comme c'est le cas ici avec Cliff Chiang. Saga, Y, le dernier homme, Ex-Machina, Vaughan excelle dans les séries de science-fiction et le prouve à nouveau avec ce troisième tome de Paper Girls. Il bouscule et surprend le lecteur, l'amène là où il ne s'y attend pas, joue habilement de l'intrigue temporelle sans tomber dans le déjà-vu et laisse derrière lui autant de questions qu'il apporte de réponses.
Surfant sur la vague des histoires d'amitiés adolescentes sur fond d’aventures, de fantastique et de BMX incarnée par Stranger Things, Vaughan y ajoute sa touche personnelle : des personnages quasi-exclusivement féminins, aussi intrépides et encore plus charismatiques que leurs homologues masculins. Et il en profite au passage pour parler de l'apparition des règles, d'homosexualité... le tout avec une simplicité désarmante et en s'adressant à tous : femmes, hommes, jeunes, moins jeunes.
Comme quoi inclusion et qualité du récit sont des alliés redoutables... merci Brian.