Geof Darrow, Lorraine Darrow, Dave Stewart
Série : The Shaolin CowboyTome : 4/4Éditeur : Futuropolis
Auteur : Geof DarrowColoriste : Dave StewartTraducteur : Lorraine Darrow
Collection : Albums
Genres : Aventure, Comics
Public : À partir de 12 ans
Prix : 28.00€
5.0Scénario
5.0Dessin
5.0
Le Shaolin cowboy traverse un désert sans fin à dos d'une mule particulièrement bavarde et un poil philosophe, lorsqu'il tombe dans le guet-apens du Roi Crabe et de ses (très) nombreux hommes de main. Le voyageur devra alors faire preuve d'habileté au kung-fu pour se débarrasser de ses (très) nombreux adversaires. Si seulement il n'avait pas massacré la famille du roi-crabe en dégustant un plateau de fruits de mer. Et pour tant, les ennuis ne font que commencer... Geof Darrow multiplie les scènes violentes comme les plus mauvais jeux de mots. Son dessin, d'une générosité extraordinaire, ne néglige aucun détail, pas un grain de sable ne manque dans ce désert pourtant si peuplé. Mais il ne faut pas s'y tromper, derrière ce livre de pure distraction, se cache le miroir à peine déformé d'une Amérique malade de ses excès de violence, de puritanisme, et de populisme.
2024 s'ouvre avec la traduction, chez Futuropolis, du quatrième opus des aventures loufoques et déjantées du Shaolin Cowboy : Pour une poignée de beaufs. On le retrouve accompagné d'un bébé reptile dans le désert, puis en ville face aux monstres les plus fous. Une explosion de violence et d'humour signée Geof Darrow, un grand nom de la BD qui a notamment travaillé avec Frank Miller, le père de Sin City...
Pour une poignée de beaufs. C'est le titre de ce quatrième volet des aventures rocambolesques du Shaolin Cowboy. Ce combattant mystique, épris de spiritualité et rempli d'une violence qu'il déploie la tête froide, est de retour en plein désert où il combat les monstres les plus dégueulasses aux côtés d'un jeune reptile. L'histoire se poursuit en milieu urbain, où les créatures qui veulent sa peau sont aussi monstrueuses que grotesques.
« Amituofo » : c'est le cri de guerre de notre héros avant chaque attaque, chaque combat, chaque riposte. Que ce soit dans le désert ou au cœur de la ville, on l'observe, effrayés, combattre avec les bêtes les plus féroces, comme Snell, une monstruosité mi-humaine, mi-animale, un géant de médiocrité. Plus on avance dans Shaolin Cowboy, plus on constate que rien ne semble pouvoir arrêter notre Bouddha Cowboy dans sa volonté de décimer ses ennemis.
The Shaolin Cowboy, T. 4 - Pour une poignée de beaufs © Futuropolis, 2024
Rien ne semble, non plus, pouvoir freiner l'imaginaire débordant et déjanté de Geof Darrow et c'est tant mieux. En quatrième de couverture de cet épais et grand livre, un autre auteur américain, Ed Piskor, notamment connu pour son excellente série Hip-Hop Family Tree, écrit : « L'idée de lâcher la pédale pour adopter une vitesse de croisière n'entre jamais à l'esprit de Geof Darrow quand il s'agit de son art et de son imaginaire. Question créativité, chacune de ses pages est un véritable tour de force... »
Un tour de force aussi narratif que graphique : chaque planche, ou double planche de cet auteur hors-normes est une performance visuelle teintée d'une extrême violence et d'un douzième degré prêtant à sourire en permanence. Ce que la société américaine a de plus crasse est passé à la moulinette d'une critique sans merci. Tout est démesuré chez Geof Darrow. Et c'est précisément ce qui fait la beauté de ce pavé graphique qu'on se prend en pleine poire, comme les attaques incessantes de ce Shaolin Cowboy aussi énigmatique que puissant. Amituofo !
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