Wonder Woman Infinite - T1 : Les mondes au-delà

En 2021, Wonder Woman sacrifiait sa vie après avoir vaincu le Batman qui rit et Perpétua qui menaçaient l’équilibre du Multivers. En janvier 2022, dans DC Infinite Frontier, elle refusait d’intégrer l’omnipotente Quintessence, préférant rejoindre l’Olympe. Cependant, l’après-vie s’avère n’être qu’un début pour la belle Amazone…

L’album débute avec le réveil de l’héroïne, aussitôt après qu’elle ait quitté la Quintessence. Elle devait initialement se retrouver auprès des Olympiens, ensuite. Mais, dans les premières pages, elle ne se souvient de rien, elle tombe en plein champ de bataille à Asgard, aux portes du Valhalla. Persuadée au départ d’être à sa place, elle rencontre le beau Siegfried, entame avec les autres le cycle perpétuel des combats, mais se rend vite compte que le royaume des dieux nordiques souffre : l'arbre Yggdrasil dépérit. Elle intervient, règle le problème et retrouve la mémoire avant de revenir chez les Grecs ou elle doit affronter une demi-déesse devenue folle… Tout n’est finalement qu’un éternel recommencement qui l’amène à mieux comprendre l’essentiel, là où est sa vraie place…

Wonder woman infinite tome 1 : Les mondes au-delà
© Urban Comics, éditions 2022

Cette odyssée dans l'après-vie c’est surtout le moyen, pour les auteurs, d’approfondir la personnalité et les envies de l'Amazone, de revenir vers le fait que plus qu’une héroïne surpuissante, qu’une déesse et hypothétiquement une potentielle immortelle, elle reste une femme, certes très puissante, mais animée de sentiments, de passion. Et qu’à partir de cette mise au point il pourra être possible de définir les futurs enjeux de la série.

Bien sûr, on n'évite pas l’archétype manichéen du personnage, habitée d'une "mission", qui doit absolument secourir son prochain, être l’inexorable sauveuse. Mais le portrait que brossent les scénaristes Michael W. Conrad et Becky Cloonan, gagne en finesse, en profondeur. On est touché par ce qui se dégage de cette super Amazone, jusque-là enfermée dans une carapace de super bimbo, qui gagne ici une dimension plus féminine, plus authentique, plus émouvante aussi. Il faut préciser que les planches de Travis Moore présentent une Diana plus réaliste, et même si elle reste magnifique, elle n'a plus les proportions d'une pin-up caricaturale, son charme est plus naturel, basé sur un ensemble de petits gestes, de regards, de sourires ! Une femme puissante, décidée, mais sensuelle.

Au fil des années, on peut avoir lâché prise avec ces multiples revirements de réalité auxquels nous a habitué DC, ces réécritures incessantes qui n’ont finalement fait que fragiliser ces personnages. Cependant, si vous vous interrogez au sujet de la belle Amazone, je vous conseille de vous pencher sur cet intéressant volume qui nous offre une très bonne porte d'entrée pour redécouvrir cette héroïne guerrière qui n’a pas fini de nous étonner !

Vivement la suite !