Dargaud

La trace pâle
Paris, milieu des années cinquante. On y boit encore du lait bien épais à 100% de matières grasses venu tout chaud de vaches nourries au bon fourrage fauché sur les pelouses du Bois de Vincennes. La première DS fait son apparition dans les rues et, des fenêtres, s'échappent parfois les accents d'une radio au ton nouveau qui pourrait très vite casser la baraque, Europe n°1. En pleine guerre froide, " Impérialistes " et " Rouges " s'affrontent. Leur lutte dans l'ombre est féroce. Car la science fait des bonds de géant après le terrible conflit 39-45. Ainsi les antiseptiques cèdent-ils la place à une nouvelle race de produits, les antibiotiques, promis, semble-t-il, à un brillant avenir ! Edith Hardy, veuve d'un agent de change gaulliste, se retrouve plongée jusqu'au cou - qu'elle a très joli, comme tout le reste d'ailleurs - dans ce panier de crabes. Car Edith, pour survivre, a ouvert l'Agence Hardy, " Personnes disparues, enquêtes, généalogie, etc. ". Son premier job (un de ces nouveaux mots qui, comme OK et autres be-bop font fureur) consiste à retrouver les travaux d'un chimiste travaillant sur un bien mystérieux parfum. Au cours de son enquête, Edith rencontre une femme surprenante, la Baronne rouge, connue pour lire l'Huma en dégustant une flûte de champagne. Elle affrontera également Mornic, résistant comme son mari, mais du côté des " camarades ", pas des " Compagnons "... Aujourd'hui, Edith accepte de travailler pour les Américains. Il faut retrouver le chimiste Antoine Dubreuil dont les véritables travaux concernent un antibiotique révolutionnaire, la rubidomycine. Antoine qui est aux mains de la baronne et d'agents chargés de le convoyer en URSS. Tout ce petit monde se retrouve dans la propriété familiale de la baronne au fin fond des Ardennes. Edith y rencontre quelques-uns des plus célèbres chantres du paradis soviétique. Heureusement, un agent américain - pas mal du tout de sa personne, d'ailleurs - veille sur elle. Tout finira par une fusillade générale dans les rues de Paris. Car les services secrets français se sont aussi invités à la danse... Avec l'Agence Hardy Annie Goetzinger et Pierre Christin nous offrent une plongée nostalgique, émouvante et cocasse dans le XIIe arrondissement de leur jeunesse. Ils reviennent d'un voyage de repérages à Moscou où se déroulera le troisième épisode.

La vie d'artiste
Passer ses journées à pondre des gags, ça doit être cool. C'est du moins l'avis d'un fan de Noémie, venu se faire dédicacer un album. Ce qui pousse Noémie à réfléchir " trois secondes " — le temps de dérouler sa vie entière devant nos yeux éblouis, de se balbutiements d'artiste (les peintures tribales sur les murs du salon, désapprouvées par la maman) à cet instant de gloire où les lecteurs font la queue pour avoir leur dédicace. Toute petite déjà, elle fonctionne " autrement ". Barbie l'indispose, elle préfère bricoler. À l'école, ça se précise : dyslexique, elle passe pour " bornée ". Déçue par la sinistrose scolaire, elle s'évade. Elle part dans les nuages et ne récolte qu'humiliations et engueulades quand elle en redescend. Mais elle s'accroche à ses nuages. D'ailleurs, s'accrocher, c'est sa seconde nature. Créative comme d'autres sont boulimiques, elle insiste, elle y va. Quand elle fonce dans le mur, elle se relève cabossée et elle y retourne. Si bien que, de désespoirs affreux en joies débordantes, elle finit par se tailler un chemin dans la jungle. Tout en vivant, avec " un modèle pas ordinaire " non plus, un amour agité qui débouche sur les joies (épuisantes) de la maternité. Inutile de dire que le parcours est sportif et que l'aspect " cool " de la chose n'est pas ce qui saute aux yeux. Mais au bout du compte, cette Vie d'artiste infiniment drôle et touchante (autobiographique à quelques brouilles près) respire la joie de vivre. Car Florence Cestac — à qui l'on doit, rappelons-le, la version originale et très personnelle d'un Démon de midi recyclé en pièce à succès — reste imbattable dans l'art de nous faire marrer avec ses galères (artistiques, affectives, domestiques) et d'en tirer le meilleur : quand un môme vient lui demander de lui dessiner un lapin, " mais un bien " (pas un moche), ça rachète tout, elle a gagné.

Codex Bellum
Venise, ses palais, ses canaux, ses pigeons. Ses espions ! Venezia nous en présente deux de la plus belle eau (normal). Le peintre Giuseppe Pintorello travaille pour l'empereur Charles-Quint. La cantatrice Sophia Cantabella est aux ordres du roi François 1er. Dès leur première rencontre, ces deux être se révèlent avoir des atomes crochus en pagaille (tout le monde vous dira que c'est plus pratique pour s'arracher les yeux). Un chien et un chat s'entendraient mieux. Là où ça devient franchement rigolo, c'est lorsqu'on découvre que, comme dans les comics, chacun a une identité secrète lui permettant d'enquêter incognito. Giuseppe, une fois ses fausses moustaches et sa perruque ôtées, devient l'Aigle. Sophia, une fois ses collants et sa cagoule noire enfilés, devient Le Scorpion noir. Et le lecteur n'a encore rien vu. Car, si l'imposant Giuseppe et la menue Sophia se haïssent à un point pas possible, l'Aigle et le Scorpion se sentent irrésistiblement attirés l'un par l'autre. Mais les sentiments n'empêchent pas le boulot, hein ! Même au XVIe siècle, c'est service-service. Aussi quand un mystérieux visiteur met le doge sur la piste d'un livre de Léonard de Vinci titré Codex Bellum et censé contenir les plans d'armes révolutionnaires, l'Aigle sortira ses griffes et le Scorpion affûtera son dard. C'est que l'affaire est d'importance ! Le doge en oubliera de peindre ses chiens en rose, bleu ou vert. C'est dire. Et je te passe par une porte sous une apparence, et je te repasse par la fenêtre sous une autre ! Les héros de Venezia s'en donne à coeur dans cette comédie bondissante et drôle. L'Aigle et le Scorpion échangeront-ils leur premier baiser avant que Giuseppe et Sophia ne s'étripent de belle manière ? Suspense...

Cloaques

Poupée de bronze
En Corée, les combats font rage. Les Chinois sont entrés en guerre et l'on craint une troisième guerre mondiale. Incorporés, Mac, Tony et Tim se retrouvent sur le front en compagnie de Claire, de Raoul et de ses cinq porcelets... La nuit de Noël au front s'annonce d'autant plus difficile qu'il fait un froid glacial, qu'il faut protéger les petits de Raoul très convoités à la veille du repas de réveillon et que la fragile Claire est en mal d'affection. Pendant ce temps, en Chine, on juge une jeune femme pour trahison. Celle-ci n'est autre qu'Alix. Des plasticiens lui ont rendu sa beauté perdue, mais le Parti exige sa collaboration en échange de ses attraits retrouvés. Poupée de Bronze, le spécialiste en lavage de cerveau, s'active non sans peine à lui réinculquer les principes de la parfaite maoïste et le traitement de choc semble en bonne voie de réussite... Au campement de l'US Army, on se prépare à de joyeuses fêtes de fin d'année. L'état-major a chargé Mac de convaincre Marilyn Monroe de venir remonter le moral des troupes et la star a accepté l'invitation ! Son arrivée désespère Claire qui cherche toujours vainement un homme susceptible de l'aimer... A Pékin, Poupée de Bronze a entrepris d'entraîner les GI's prisonniers avec pour mission d'assassiner Marilyn. Mais, il finit par leur préférer quelqu'un de plus sûr : Alix qui lui est maintenant totalement assujettie. C'est néanmoins compter sans une possible rencontre avec Mac. Leurs retrouvailles risquent en effet de faire échouer ce projet d'assassinat.

Pas-de-Mâchoire
Mac a retrouvé Alix et il s'efforce avec beaucoup d'amour de la déprogrammer, mais l'intervention d'un exorciste s'avère indispensable. Y a-t-il quelqu'un pour libérer son esprit des "Pensées de Mao" ? Selon une jeune Coréenne, seule une sorcière noire peut sauver Alix. Pas-de-Mâchoire, la seule qui a survécu aux épurations des communistes, se cache dans les montagnes. La joindre nécessite un voyage périlleux. Arrivés au but, Mac et ses amis constatent avec désespoir que la vieille sorcière semble avoir expiré. Par bonheur, ses visiteurs parviennent à la ranimer ! Elle ne libérera toutefois Alix qu'à certaines conditions. Claire accepte d'être la jeune vierge dans le corps de laquelle son âme pourra se réfugier après sa mort. Quant au sacrifice humain qu'elle exige... Mac s'y refuse absolument. Pas-de-Mâchoire finit par opter pour une solution de remplacement : elle agira si on lui procure un hippocampe bleu. Réussiront-ils cependant à dénicher cet animal rare ? Rencontrée en chemin, une entomologiste américaine offre son aide si les "innommables" nourrissent ses insectes de leur sang. Elle ignore que sa solidarité va provoquer le sacrifice humain réclamé. Tandis que, dès lors, l'exorcisme commence, Poupée de Bronze débarque dans la région fermement résolu à récupérer Alix...

Exode
Bonne nouvelle, La Guerre éternelle est terminée. Mauvaise nouvelle, pour en arriver à faire amis-amis avec les Taurans, les Terriens ont dû adopter leur mode de vie. Les milliards d'individus qui composent l'humanité ne sont plus qu'une seule entité. Comme les Taurans. Finis les combats intergalactiques, finis les tripotages de l'ADN pour fabriquer de meilleurs soldats que les meilleurs soldats de l'affrontement précédent. C'est la paix. Vingt ans après, l'humanité est composée de dix milliards d'individus génétiquement identiques se partageant une même conscience. Dix milliards de clones branchés sur la même banque de données. Ils s'appellent l'Humain. Restent, parqués sur une planète lointaine où ils servent de réserve de gènes, quelques centaines d'hommes et de femmes qui continuent à pratiquer l'hétérosexualité et la reproduction in vivo. Dont William et Marygay, " héros " malgré eux de La Guerre éternelle. Tous vivotent en ressassant leurs souvenirs d'avant. Un jour, l'Humain et les Taurans leurs proposent d'accueillir quelques-uns d'entre eux dans leur " grande famille " clonesque grâce à une légère manip génétique. Pour les autres, la stérilisation se profile à l'horizon. Les derniers hommes et les dernières femmes décident, pour échapper au choix proposé, de se servir d'une loi physique qui leur a pourri la vie durant toute la guerre. La vitesse de leurs vaisseaux, approchant celle de la vitesse, les ont fait vieillir infiniment moins vite que les rampants des planètes. Sympa de revenir d'une campagne de quelques mois et de retrouver ses économies ayant prospérées pendant quatre siècles ! Moins sympa de découvrir les petits-fils des petits-fils du bébé que vous avez tendrement embrassé avant d'embarquer. Il suffit donc que la communauté embarque sur un bon vieux vaisseau qui rouille en orbite, se paie une petite balade de quinze ans dans l'espace et revienne. 400 siècles se seront écoulés. Humain et Taurans ne seront sans doute plus qu'un mauvais souvenir... Auteur de la célébrissime Guerre éternelle, Joe Haldeman, un des princes de la SF américaine, continue de jongler allègrement aussi bien avec les sentiments les plus profonds de l'homme et de la femme qu'avec les aberrations ultimes de la physique. Avec élégance, Marvano, qui a déjà illustré La Guerre éternelle (trois tomes chez Dupuis) met en images L'exode, deuxième épisode du triptyque tiré de La Liberté éternelle, roman paru en septembre 2001 dans la collection Millénaires (J'ai Lu).

La Croix de Pierre
Depuis trois jours et trois nuits, Rome pleure son pape. Un prêtre défroqué a poignardé cet homme bon lors d'une des sorties qu'il effectuait incognito pour se mêler au petit peuple qu'il aimait tant. L'homme a été réglé d'avance. Son prix : le corps de quelques catins.
Trois jours, trois nuits pendant lesquelles le Cardinal Trebaldi tisse la toile qui doit lui permettre de s'asseoir sur le trône de Pierre. Deux de ses pairs qui le contestent sont assassinés. Dont un par le cardinal lui-même. Les Neuf Familles qui, dans l'ombre, dirigent le monde depuis des siècles, se rallient à lui. Car, Trebaldi au Vatican, c'est l'assurance que les idées folles de liberté et d'égalité qui commencent timidement à gangrener les sociétés du XVIIe siècle, seront impitoyablement extirpées de l'esprit et du coeur des hommes. Trebaldi agenouillé devant un crucifix, s'en amuse : " N'est-il pas ironique, Ô Dieu, qu'un homme qui ne croit pas en toi soit appelé pour remettre de l'ordre parmi tes fidèles ? "
Quant aux terribles moines soldats, ils traquent dans la ville le seul homme qui puisse encore empêcher le règne de leur maître. Un homme qui porte un scorpion tatoué sur l'épaule droite. Le Scorpion est le fils d'une femme dont le crime fut d'aimer un homme de Dieu. Trebaldi la fit brûler vive comme sorcière. Le Scorpion vient tout juste de découvrir qui était son père : le pape assassiné.
Aussi, lorsque, à l'issu du deuil, la foule se masse place Saint-Pierre pour écouter pérorer Trebaldi, un homme se dresse sur les toits. A sa main une arbalète, une poche de sang accrochée au carreau. De sa bouche, le peuple entend la vérité sur la mort de son souverain pontife bien-aimé. Les moines soldats s'élancent. Mais on n'arrête pas le Scorpion si facilement...
Formidable roman de cape et d'épée mâtiné de fantastique, Le Scorpion allie une élégance du dessin fabuleuse à un sens du mouvement rare. Marini, également coloriste de la série, transforme certaines cases en véritables tableaux d'époque.

Joyeux Noël
Retrouvez dans cet album événement, une sélection des meilleurs gags de Snoopy ayant pour cadre les fêtes de fin d'année. Une bonne raison de continuer à croire au Père Noël

La croix de Pierre
Depuis trois jours et trois nuits, Rome pleure son pape. Un prêtre défroqué a poignardé cet homme bon lors d'une des sorties qu'il effectuait incognito pour se mêler au petit peuple qu'il aimait tant. L'homme a été réglé d'avance. Son prix : le corps de quelques catins.
Trois jours, trois nuits pendant lesquelles le Cardinal Trebaldi tisse la toile qui doit lui permettre de s'asseoir sur le trône de Pierre. Deux de ses pairs qui le contestent sont assassinés. Dont un par le cardinal lui-même. Les Neuf Familles qui, dans l'ombre, dirigent le monde depuis des siècles, se rallient à lui. Car, Trebaldi au Vatican, c'est l'assurance que les idées folles de liberté et d'égalité qui commencent timidement à gangrener les sociétés du XVIIe siècle, seront impitoyablement extirpées de l'esprit et du coeur des hommes. Trebaldi agenouillé devant un crucifix, s'en amuse : " N'est-il pas ironique, Ô Dieu, qu'un homme qui ne croit pas en toi soit appelé pour remettre de l'ordre parmi tes fidèles ? "
Quant aux terribles moines soldats, ils traquent dans la ville le seul homme qui puisse encore empêcher le règne de leur maître. Un homme qui porte un scorpion tatoué sur l'épaule droite. Le Scorpion est le fils d'une femme dont le crime fut d'aimer un homme de Dieu. Trebaldi la fit brûler vive comme sorcière. Le Scorpion vient tout juste de découvrir qui était son père : le pape assassiné.
Aussi, lorsque, à l'issu du deuil, la foule se masse place Saint-Pierre pour écouter pérorer Trebaldi, un homme se dresse sur les toits. A sa main une arbalète, une poche de sang accrochée au carreau. De sa bouche, le peuple entend la vérité sur la mort de son souverain pontife bien-aimé. Les moines soldats s'élancent. Mais on n'arrête pas le Scorpion si facilement...
Formidable roman de cape et d'épée mâtiné de fantastique, Le Scorpion allie une élégance du dessin fabuleuse à un sens du mouvement rare. Marini, également coloriste de la série, transforme certaines cases en véritables tableaux d'époque.

Ni Dieu ni Diable
Ariane de Troïl, partie sur le continent nord-américain à la recherche de son père, arrive au bout de sa quête. L'évocation du nouveau monde par Cothias et Juillard prend à la fois une tournure pleine de sentiments humains et une certaine gravité que la baronne Ariane de Troïl incarne magnifiquement. Celle-ci reviendra, à la fin de l'album, en Europe sur ses propres terres.

Mon Oeuvre à moi - tome 12
Juillet est un mois auguste puisqu'il doit son nom à Marc-Antoine qui l'avait baptisé ainsi en hommage à Jules César. Et n'oublions pas que les Grecs anciens fêtaient ce mois-là Athénée, déesse des arts, des sciences et de la mémoire. En fait, difficile de trouver meilleur mois pour continuer la réédition d'une oeuvre qu'Homère aurait pu dessiner s'il n'avait pas été aveugle. Nous parlons bien sûr de l'intégrale Achille Talon Tome 10 - qui permettra de découvrir L'insubmersible Achille Talon, La Loi du bidouble et Achille Talon a un gros nez !-, ainsi que l'intégrale Tome 12 - qui rassemble les Incorrigible Achille Talon, Achille Talon à bout portant et Achille Talon n'a pas tout dit. Le tout avec une nouvelle maquette de couverture pour que le contenant soit à la hauteur du contenu. Hop !

Matera prima
DECOR. Les hommes ont abandonné la surface de la Terre. Face aux 50 à 60 degrés qui règnent – les bons jours – sur la planète, ils s'enterrent dans des tours qui ne grattent plus le ciel mais creusent la roche de plus en plus profond, de plus en plus loin de ce soleil qui brûle tout. Seuls les privilégiés vivant aux étages supérieurs peuvent encore contempler ce désert qui fut un Eden. L'homme, s'il joue aux taupes sur son monde natal, se vante d'exploiter la galaxie. Une vie de rêve est promise à tous ceux qui acceptent de s'envoler vers les colonies du ciel. LUI. Son nom est Caine. Ancien flic, il a compris que son action ne visait pas à faire régner la loi mais à défendre les intérêts des corporations privées face aux derniers contestataires. Caine a rejoint ces derniers, les X. Du nom des étages les plus bas, où croupissent les plus pauvres, les plus faibles. ELLE. N'a pas de nom. C'est une iris, produit génétique qui ressemble à une humaine sans en être une. On conserve les iris dans des coffres d'où on les tire lorsqu'on a besoin de leur force surhumaine. Certains employés des corpos – et même des cadres, parait-il ! –l ouvrent les coffres pour utiliser l'iris " d'une façon non conforme à la décence ". Les compagnies sont sans pitié pour les fautifs. S'ils sont pris, ils risquent une retenue sur salaire. ACTION un virus se répand dans les tours. Les morts se relèvent et attaquent les vivants. Caine, fait prisonnier, est convoyé par une équipe de flics et une iris. Pour sauver leur peau, le rebelle et la non-femme feront alliance. Ce sera d'autant plus traumatisant pour Caine que l'iris a le visage d'Esther, son amour disparu... Chrome est un coup de poing à l'estomac. Un condensé de ce que la science-fiction, de Blade Runner à Ghost in the Shell, puise dans nos songes les plus noirs pour nous faire cauchemarder éveillés. Patrick Pion a déjà signé l'adaptation de Tomb Raider en bande dessinée en compagnie d'Alice, dessinateur du Troisième Testament (Glénat).

La menace Frankenstein
Suite à quelques menus problèmes, le célèbre Docteur Frankenstein est devenu ambassadeur dans une petite république perdue d'Europe de l'Est. Dans cette riante cité, il peut se consacrer à sa passion: la création de Monstres, tous plus idiots, bêtes et ratés que réellement méchants. Igor, son fidèle assistant le fournit en cadavres fraîchement enterrés (ah les joyeuses expéditions nocturnes au cimetière), et en cerveaux généralement sérieusement abîmés, celui d'un inspecteur du fisc, quelques musiciens alcooliques, une femme fatale, un psychanaliste, etc. Et bien sûr, dès la nouvelle créature terminée, celle-ci est relâchée dans le village, histoire de semer une panique monstre. On pense bien sûr à Frankenstein junior, le chef d'oeuvre de Mel Brooks, on pense aussi à Gaston pour cette passion des expériences lamentablement ratées. On rit énormément, le talent de Veys surprend à chaque gag, et l'on découvre un jeune dessinateur humoristique incroyablement expressif. Une vraie bonne surprise d'Halloween.

Ni Dieu ni diable
Ariane de Troïl, partie sur le continent nord-américain à la recherche de son père, arrive au bout de sa quête. L'évocation du nouveau monde par Cothias et Juillard prend à la fois une tournure pleine de sentiments humains et une certaine gravité que la baronne Ariane de Troïl incarne magnifiquement. Celle-ci reviendra, à la fin de l'album, en Europe sur ses propres terres.

La vraie vie
Ah, la campagne, les petites fleurs, les bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout... Quel citadin n'a rêvé d'aller s'y ressourcer ? Manu Larcenet a chopé le virus l'an dernier. A lui et à Mariette, sa compagne, le gazouillis des oiseaux, le doux bruit des ruisseaux et tout et tout ! Quand, comme Manu, on a passé sa vie en banlieue parisienne, ça change. Toujours timide, Manu était à cent années-lumière d'imaginer que le récit de sa nouvelle vie pouvait intéresser le moindre lecteur. Et puis, il est difficile de s'occuper d'un châtaignier de 45 mètres déposé dans son jardin par des voisins sympas tout en s'observant par la fenêtre ! Heureusement, parmi les amis venus découvrir le nouveau monde de l'auteur des Cosmonautes du Futur, se trouvait Ferri, l'homme qui raconte les folles aventures d'Aimé Lacapelle, le détective paysan qui trace son sillon dans Fluide Glacial. C'est Ferri qui s'est collé au récit des avatars de nos deux citadins depuis leur arrivée aux Ravenelles, 89 habitants (dont une jolie boulangère). Mais tout n'est pas rose quand on se met au vert ! Quel citadin exilé, n'a pas ressenti sur le coup de 18h le manque lancinant du bruit du Périf ? L'eau-de-vie de M. Henri le proprio peut consoler, mais on sent parfois le besoin d'un réconfort moral. Problème, allez dénicher un psy aux Ravenelles (89 hab.) ! Il serait plus facile d'y trouver un ancien maire ruiné par le fisc et installé, à poil et barbu, dans un arbre centenaire. C'est dire ! D'autant que certains effets secondaires sont redoutables. Manu, guitariste et chanteur punk plutôt urbain (avec des accents hardcore assez prononcés), concocte désormais des ritournelles que ne renieraient pas Francis Cabrel. C'est ça aussi, vivre aux Ravenelles (89 h.) ! Tête des Groggies, l'ancien groupe rock du Manu de Juvisy, lorsqu'ils déboulent en visite ! Ça sera l'occasion de découvrir que M. Henri se débrouille comme un chef à l'accordéon. Dès qu'il comprendra qu'il doit jouer en mi majeur et non en sol, ça promet des boeufs campagnards du feu de Dieu ! Pas chiens, Larcenet et Ferri traitent ce retour à la terre par histoires courtes d'une demi-page. 90 (bonnes) idées en 45 planches ! Ça rend généreux la vie au grand air ! Sitôt l'album refermé, on rêve d'une suite. Peut-être Manu nous présentera-t-il alors la boulangère des Ravenelles (89 h.) !

Rubrique-à-brac
Attention événement. Enfin réuni en un seul (magnifique) volume, l'intégralité des Trucs en Vrac, soit plus de 200 pages du meilleur de l'immense Marcel Gotlib. Des pages de Pilote à celles de Fluide Glacial. De l'humour le plus fin et sophistiqué aux invraisemblables délires visuels, l'ouvrage indispensable des Pères Noël de qualité.

Prisonniers des serbes

Tartine et Iseult
Après les nombreuses versions tragiques de Tristan et Iseult qui nous sont parvenues des XIIe et XIIIe siècles, voici la version 2002, où l'on voit le petit Merlin, le cochon Jambon et l'ogre Tartine prendre quelques libertés avec la légende (et la tragédie). La douce Iseult broie du noir car sa vie amoureuse se présente mal. D'un côté, son papa, le roi veut qu'elle épouse Morholt – une brute doublée d'un crétin autosatisfait. De l'autre côté, le chevalier Tristan lui fait une cour assidue, mais elle le trouve un peu froussard, pour un valeureux chevalier. Mais voilà qu'une nuit, occupée à ruminer de sombres pensées dans une forêt tout aussi sombre, elle s'assied sur Tartine sans le faire exprès. Et malgré le physique ingrat dudit Tartine, elle craque. Elle le trouve gentil. Quant à lui, il se met à fleurir – il lui pousse un bouquet sur la tête, et c'est justement ce qui se passe quand un ogre tombe amoureux. Donc, Iseult intègre la chaumière des trois copains, Tartine devient gâteux avec la Zeuzeult à son Tartinous, et tout va bien, à deux détails près. D'abord, habituée au luxe, Iseult regrette le château paternel – la chaumière ne comporte aucune salle de bains et on y bouffe des conserves. Ensuite, la situation contrarie Morholt, qui débarque dans le but de découper Tartine en rondelles – ce que lui déconseille le rusé Renart, à cause de ces histoires de sensibilité féminine. Pourtant, à la suite d'un tournoi très désordonné où s'affronteront les deux prétendants, les choses rentreront dans l'ordre et Tristan épousera Iseult. Comment ? C'est de la pure magie, bien que Merlin se montre complètement inefficace – il n'a pas révisé le chapitre des philtres. Le titre sonne bien et le reste est à l'avenant. Après avoir " arrangé " le mythe du Père Noël et le Roman de Renart, les trois copains nous sabotent Tristan et Iseult. Le résultat est une suite de gags irrésistibles, brillamment dialogués et dessinés. Notons au passage que le scénario, signé Sfar pour les précédents albums, est repris par Morvan, complice de Sfar sur la série Troll chez Delcourt. Morvan ne faiblit pas, tout en introduisant une nuance : les quatre premiers albums s'adressaient aux adultes et aux enfants. Celui-ci s'adresse plutôt aux enfants, qui sont priés de bien vouloir le prêter à quelques adultes triés sur le volet.

Le roi barbare

Petits frissons d'Halloween
Revoilà Humphrey Luberlu, son fiston Moustic et leur petit animal de compagnie — un rapapus bleu qui a pour spécialité de ranimer n'importe quel truc en éternuant dessus. Les morts, par exemple, puisqu'on est en pleines festivités d'Halloween. Donc, grâce à un éternuement du ratapus, un certain Eustache particulièrement moche — les zombies sont rarement appétissants — sort de sa tombe. Il est très content. Moustic et son copain Max aussi. Ça leur fait une chouette attraction pour Halloween : " Eustache le cadavre vivant ", un spectacle déconseillé aux âmes sensibles, qu'ils réservent aux copains, moyennant finances. Au début, tout le monde râle : " La présentation est trop longue, et il danse pas bien, et z'm'ennuie, et patati et patata. " Après, ça devient nettement plus crade, et les gamins refusent de payer un euro de plus pour voir Eustache se moucher dans son cerveau. Le problème, c'est que, dans la foulée, le ratapus a ranimé un autre cadavre moins marrant. Celui de Rocco le boîteux, ancien mafieux local. L'un dans l'autre, Moustic et le ratapus se retrouvent au coeur d'une sanglante affaire concernant Lucrèce, une mocheté sur pattes qui s'occupe de chirurgie esthétique et qui s'est occupée jadis de faire trucider les deux maris de sa soeur Prunette. Et c'est qui, les deux maris de Prunette ? Eustache et Rocco, tous les deux revenus d'entre les morts, l'un avec de bonnes intentions, l'autre pas du tout. La famille Luberlu est déjà loufoque à l'état normal, mais avec Halloween, on est en plein délire. Les mômes et autres amateurs de gore devraient adorer les ambiances de cimetière et le strip-tease de neuneuils d'Eustache — entendez par là qu'il " quitte " ses yeux pour jongler avec. C'est très frais et printanier. Bien entendu, la rigolade l'emporte sur la trouille, et tout revient dans l'ordre avec une histoire courte dans laquelle Moustic, une fois de plus, essaie de se trouver une nouvelle maman — une belle rousse très sportive qui s'appelle Harissa. Beaucoup trop sportive...

L'album de Noël
À l'occasion des fêtes de fin d'année, nous vous proposons un numéro spécial de Sylvain et Sylvette de 88 pages reprenant les 4 meilleures histoires de Sylvain et Sylvette se passant durant l'hiver. " La partie de luge " voit les compères voler la luge de Sylvain. Malheureusement Ours et Renard ne sont pas vraiment doués. Dans " Le bonhomme de neige ", vous découvrirez un bonhomme de neige qui parle, quelle est la raison de ce sortillège ? Des traces de pattes stupéfiantes apparaissent autour de la maison des Compères, quel est donc l'animal mystérieux qui laisse de tels " Pas dans la neige " ? Enfin, la dernière histoire verra Sylvain construire un abri aux compères pour les protéger du froid. Nous espérons à travers ce recueil réunir les grands parents et les petits enfants autour de ces merveilleuses histoires intemporelles que l'on peut se raconter au coin du feu. Les anciens relisant ces belles histoires qui ont bercé leur jeunesse, et les plus jeunes découvrant avec ravissement le monde merveilleux de Sylvain et Sylvette où les enfants peuvent vivre en paix et en harmonie avec tous les animaux de la forêt. Un beau livre à garder dans sa bibliothèque. Une thématique de saison. Le parfait cadeau de fin d'année.

La trahison
C'est fou ce que la conjugaison d'un grain de sable et de la théorie des dominos peut faire comme dégâts ! Prenez le cas de Mr Quayle. Ce milliardaire US s'apprête à signer un pharamineux contrat avec le Khalakjistan (ex URSS). Enjeu, des mines contenant le fameux germanium que tout le monde s'arrache. Il ne lui reste plus qu'à lever l'option prise à travers sa filiale française et l'affaire est emballée. C'est là qu'intervient le grain de sable sous forme d'un brave paysan traversant une route du Khalakjistan. La valse des dominos s'enclenche. Pour éviter le chariot, un camion français percute la voiture du Ministre de la guerre local qui en avale son bulletin de naissance. Le routier en prend pour trente ans. Sous la pression de son syndicat qui menace de bloquer les routes, Paris boycotte le Khalakjistan. Du coup, l'option de Quayle ne vaut plus que son poids de papier. Seule solution pour relancer le jeu, faire évader le routier. C'est là qu'intervient Wayne Shelton. Une figure. A dirigé à 19 ans des commandos qui menaient la vie dure au Vietcong en lui tombant dessus par le Laos. Une référence. S'est ensuite recyclé contrebandier au Moyen-Orient qu'il connaît, caillou par caillou, de Beyrouth à Kaboul. Pour dix millions de dollars, Shelton va rameuter son ancienne équipe et monter un plan remarquablement vicieux pour libérer le routier. Évidemment d'autres grains de sable vont transformer l'opération montée au millimètre en un enfer mortel. Les survivants seront rares. Et excessivement en colère. Vive la grand aventure ! A mi-chemin entre le commando Caïman de Bruno Brazil et Les douze salopards, la série Wayne Shelton redonne ses lettres de noblesse à la BD qui déménage. Cerise sur le gâteau, Van Hamme (XIII, Thorgal, Largo Winch) a mis au point un festival de ferraille tordue, incendiée, pulvérisée qui a rappelé sa belle jeunesse à Christian Denayer créateur, dans les années 70, de la célèbre série des Casseurs. A l'issue de cette première aventure en deux albums, Jean Van Hamme passe le flambeau à Thierry Cailleteau, créateur d'Aquablue, qui concocte déjà pour Denayer la prochaine aventure de Shelton, seul baroudeur quinquagénaire de la BD !

Le Mot de passe
Les aventures de Sylvain et Sylvette, c'est tout un monde. D'abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur. Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d'une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l'indépendance et la débrouillardise. Et aujourd'hui, ils mènent une vie paisible à l'abri de leur chaumière. Enfin, " paisible ", c'est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l'ours et le sanglier n'ont de cesse d'entrer chez eux afin de dérober leurs provisions... Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l'oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l'âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons... Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l'environnement. Quand il s'arrête de dessiner, il milite au sein d'une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l'expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d'une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l'image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu'il continue d'animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans...

L'Aigle foudroyé
Manipulé par Haazheel Thorn, l'archimage maître de la Lune Noire, Wismerhill le demi-elfe a pris la tête des immenses cohortes infernales qui s'apprêtent à mener l'assaut contre les forces de l'Empereur. Parcifal, dirigeant de l'ordre de la Justice, vassal de l'empereur, se tient dans une prudente neutralité, mais accepte d'accueillir en son royaume l'épouse et les enfants de l'empereur. Le grand combat peut commencer. Il sera le plus gigantesque jamais vu sur notre planète et se terminera par un duel à mort dans la salle du trône du palais impérial de Lhynn entre Haazheel, l'empereur, et Wismerhill, nouveau chef des seigneurs de la négation.

Guérilla tchétchène
Elle s'appelle Najah Cruz. D'un tir de Stinger elle sait pulvériser un hélicoptère d'assaut russe au-dessus des montagnes enneigées de Tchétchènie, organiser l'attaque d'un camp de prisonniers perdu dans la steppe glacée ou s'infiltrer au coeur du siège des forces spéciales russes basées en plein centre de Groznyi...
Elle s'appelle Isabel Mendoza. Fille adoptive d'un avocat du cartel de Medellin en Colombie, entraînée par un ancien du Mossad, elle a liquidé le Parrain des Parrains avant de disparaître mystérieusement...
Mais Najah et Isabel sont la même personne ! Et, Dick Matthews, ex Directeur des Opérations de la CIA, ne peut mieux trouver comme force de frappe. Car le Président des Etats-Unis vient de donner à son plus fidèle ami les pleins pouvoirs pour lancer le projet Insiders. La première mission de Najah : contrecarrer l'alliance de businessmen de haut vol, de politiciens en vue, d'avocats à succès et de mafieux de tous pays bien décidés à s'approprier le sang du monde. Celui qui irrigue chaque fibre de notre civilisation : le pétrole.
Première cible dans le collimateur d'Insiders : un ministre français qui monnaie son influence et s'apprête à cautionner un coup d'état dans un pays africain qui baigne dans l'or noir. Ça ne vous rappelle rien ?

L'âne en culotte
En plein hiver, voilà que Soupetard part en Vendée avec sa soeur à lunettes, son lapin Cerfeuil et Maman Servant. Il est content : il va revoir Millemouches, son copain qui ne se lave jamais — d'où les mouches. En attendant le train, il tombe en admiration devant une affiche pour les excursions aux îles de l'Océan, avec une petite fille montée sur un âne en culotte à carreaux. Il aimerait bien " excursionner " sur une bestiole comme ça. Mais ce voyage cache quelque chose : son pépé Just est mort et ils vont à l'enterrement. Soupetard prend la nouvelle avec sa philosophie d'enfant (un mystère) et hérite d'un beau cadeau : un coquillage qui ne marche pas. On n'entend pas la mer parce qu'il est bouché. En fait, il y a un truc dedans : la carte d'une île avec des mots écrits en latin et une croix indiquant le camp secret des Indiens. Il en déduit que c'est une carte de l'Amérique latine. Ça tombe bien, Millemouches vient de retaper un rafiot, ils vont pouvoir partir. " Je pars avec MilleMouches. On va en Amérique voir les Indiens. On revien pour dinné. " (Signé Soupetard.) Mais l'orage se lève et ils échouent sur une plage (de l'île de Ré mais faut pas le dire) avec un blocus (sic) qui doit être une ancienne fortification de l'armée nordiste, d'après Millemouches. Après, ils sont sur le point de mourir de soif dans le désert de Salt Lake City, quand ils rencontrent une autochtone qui parle français. Ils sont sauvés, on les emmène en tracteur au camp secret des Indiens, et là, merveille des merveilles, le pépé Just lui a vraiment fait un chouette cadeau, à Soupetard : l'Amérique, et Sidonie en culotte à carreaux. Allusion (évidente) à l'ne Culotte d'Henri Bosco, l'ne Culottee de Corbeyran eBerlion est un épisode particulièrement craquant d'une série qui restitue les bonheurs et inquiétudes de l'enfance avec finesse, affection et humour. La mise en couleur directe (pour la première fois) illumine les paysages d'une " Amérique " obstinément imaginée, où nous vivons une très belle histoire d'héritage — un grand-père lègue son propre rêve d'enfant à son petit-fils sous la forme d'une aventure inoubliable. Un grand coup de fraîcheur et de tendresse, à mettre entre toutes les mains, petites et grandes.

Némésis
1915, sur le front. Un groupe de francs-tireurs français progresse sous une lune voilée en territoire allemand. Parmi eux, Étienne de Cazenac. Particularité : des pieux de bois acérés retenus par des linges serrés prolongent ses mains, telles des griffes. Trompe-la-mort est de retour. En cette nuit de guerre, il ne reste rien du jeune homme romantique qui, à la veille de la guerre, lisait les romantiques au bord d'une rivière du sud-ouest de la France et préparait son entrée au séminaire. Etienne, second fils du comte de Cazenac, sait aujourd'hui que sa mère yakoute lui a légué des dons de chaman. Initié au fin fond de la Sibérie, dans la cité cachée de Baba Gaya par le percepteur Imélovitch, Étienne a craqué et regagné la France. Mais il garde au fond de lui la puissance et la férocité de son animal fétiche, un immense ours qu'il ne sait pas encore contrôler. Imélovitch aura beau le prévenir du danger qu'il court, lui annoncer qu'un autre chaman à lui aussi renoncé à maîtriser le loup en lui, rien n'y fait. Etienne de Cazenac, de retour, réendosse l'uniforme bleu. Et cette nuit, Trompe-la-mort attend, dans l'ombre. Mais dans les ruines d'un village bombardé, ce ne sont pas des soldats allemands qu'il découvre progressant vers lui en se coulant silencieusement entre les pierres. Mais des loups... Des plaines du nord massacrées par les pluies d'obus aux luxueuses résidences d'une Suisse îlot de paix dans une Europe qui brûle, mixant mystères familiaux, plongées dans la grande guerre, amours, haines, trahisons, fantastique, la série d'Éric Stalner et Pierre Boisserie est le plus bel hommage rendu par la bande dessinée aux grands auteurs de romans-feuilletons de la grande époque. Nemesis est le premier tome du deuxième cycle de La Croix de Cazenac. Dargaud publie parallèlement un coffret réunissant les trois titres du premier cycle.

Olga
Résumé des épisodes précédents : Isaac Sofer, peintre sans le sou, a embarqué sans trop réfléchir sur le bateau de Jean Mainbasse, ex-pirate qui espérait se couvrir de gloire en donnant son nom au pôle Sud. Isaac, lui, espérait faire fortune assez vite et rentrer à Paris épouser son Alice. Maintenant, les espérances de gloire sont loin, et Jean Mainbasse est de très mauvais poil. Après avoir balancé à la flotte les marins suédois recueillis à son bord — c'est lui qui a découvert les terres de glace, pas les Suédois —, il s'en prend à Isaac parce qu'il porte la poisse. S'ensuit une catagne qui vire au carnage. Mainbasse rejoint les Suédois à la flotte, les morts suivent le même chemin, et il ne reste plus qu'à trier les blessés : ceux qu'il faut " couper " et ceux qu'on peut " réparer ". Vu que le chirurgien est mort, c'est Isaac qui coupe et répare. Pendant ce temps, après avoir délicatement papoté de choses et d'autres en buvant des coups, Alice et Philippe du Chemin Vert finissent par succomber à leurs charmes réciproques. Quelques péripéties plus loin, Isaac et son copain Jacques, seuls rescapés de l'équipage, retournent aux Antilles. Après s'être fait jeter par la Clotilde rencontrée jadis dans les jardins du gouverneur (du temps où Jean Mainbasse était florissant, et lui aussi), Isaac harponne Olga, une étrangère assez attractive qui le met dans tous ses états : elle ne couche pas — " Je promisse ma mama pas avant mariage " — mais elle veut bien " maik le pipe ". C'est très émotionnant, mais voilà que débarque un rival assez " jalousse " qui va " pôt-être " zigouiller Isaac. Là, ça commence à bien faire. Et Isaac, perdu sur une plage avec Jacques (qui s'est fait mettre la tête au carré sans trouver de fille non plus), sait enfin ce qu'il veut : " J'ai envie de rentrer chez moi. " Après une publication estivale (remarquée) dans Télérama, voilà Isaac plus paumé que jamais. Tout va mal et tout se dégrade, ce qui n'empêche pas l'hilarité — entre autres, la séquence chirurgie, avec " réparation " des blessés est irrésistible. Pour le reste, on a tout dit de cette série — charme et sensibilité, dessin formidablement expressif, découpage virtuose de l'action, drôlerie des dialogues — sans oublier une mise en couleur d'une rare beauté, signé Walter & Yuka.

Rester normal
Quelque part, il était écrit ou peut-être tracé (au pinceau) que Frédéric Beigbeder et Philippe Bertrand travailleraient un jour ensemble. Le premier, fils de très bonne famille et publicitaire grassement rémunéré, traînait sa carcasse dégingandée et sa tête à claques au profil insensé, depuis une quinzaine d'années, de parties dégénérées en plateaux de télé, se racontant et écornant les siens dans des chroniques enlevées et des livres confidentiels. Jusqu'à cet hiver 2000 où il se retrouva propulsé en tête de liste des best-sellers. Avec 14,99 euros (99F pour les plus rétrogrades d'entre vous), amusant et cinglant mea culpa public sous la forme d'une charge contre l'horreur de la publicité, Frédéric Beigbeder s'achetait, à coups de bons mots et avec l'immense succès qu'on sait, une conscience. Et trouvait son public (400 000 exemplaires vendus en France et des centaines de milliers à travers le monde). Beigbeder avait désormais une fonction : celle d'ennemi intérieur, d'ahuri subversif, de Judas des rupins. Des Beigbeder, Philippe Bertrand, artiste complet comme il aime à se définir, en a croqué des dizaines. Et surtout leurs innombrables copines de passage, sculpturales cochonnes et autres poules de luxe ultra branchées, notamment dans son oeuvre phare, Linda aime l'art, sommet de la bande dessinée érotico-intello des eighties. Une série de livres élégants où l'on copulait à toutes les pages, avec grâce mais sans entraves, tout en citant Hölderlin. Des recueils qui, soit dit en passant, ont beaucoup marqué l'imagination du jeune Beigbeder, initié petit à la BD avec Pif Gadget avant de faire le saut intersidéral dans la culture Metal (Hurlant, bien sûr). Depuis dix ans, Philippe Bertrand, un peu lassé, boudait la BD. L'illustration, les livres pour enfants, les décors de théâtre ou de télé, la vidéo et l'architecture (on vous disait qu'il avait, en plus de son talent, de la ressource) l'accaparaient, le comblaient. Il a donc fallu deux désirs convergents, deux esprits complémentaires et une envie commune pour que Philippe Bertrand remette enfin ses plumes et ses aquarelles au service du 9e art. En éternel touche-à-tout enthousiaste, Frédéric Beigbeder, incapable de se poser, de se couler dans le moule pépère et convenu de l'auteur à succès, souhaitait explorer, avec humour et distance mais non sans pertinence, les moeurs des riches. Des très riches qui vivent en Suisse, là où l'argent n'a ni odeur ni couleur à force d'être blanchi. Ces méga riches qui sont aux commandes du monde et qui, à peine voilés d'un paravent de respectabilité, incarnent le mal invisible et illimité, la décadence absolue. Le support BD lui paraît alors - tout naturellement, puisque ça fait autant partie de sa culture que la littérature -, le plus approprié. Car le plus poétique, le plus elliptique et, paradoxalement, à travers le dessin, le plus parlant. Ainsi évitera-t-il l'écueil du manichéisme (le roman, l'essai) ou la farce lourde (le cinéma). Sollicité, Philippe Bertrand, l'artiste tant admiré, répond illico présent. Et le couple instantané de s'atteler aussitôt, en tandem, à la réalisation de Rester normal, récit "formel et spontané" d'une journée, extraordinaire pour le commun des mortels, banale pour une famille de milliardaire genevois. Enfin, presque banale... Rester normal, donc. Ou plutôt "Comment rester normal ?". Cette question fondamentale, Junior, jeune homme né dans les milliards, se la pose. Son père est une belle ordure, un jet- setteur affairiste, avec toujours deux ou trois escort girls à ses basques. Sa mère, Nevrosa, est une call girl casée qui n'a d'yeux que pour ses gigolos et qui ne culpabilise jamais (ça donne des rides). Sa soeur, une clubbeuse internationale, est un peu homosexuelle et beaucoup anorexique. Cette famille de Picsou pour de vrai, vicelards et sexués, las et blasés, est revenue de tout. Mais reste toujours en quête de sensations nouvelles. Les plus extrêmes, les plus perverses, les plus meurtrières. Avec Junior, ils vont être servis au-delà de leurs espérances. Comme ils sont incapables de tous se retrouver dans leur château suisse à la fin décembre, le fils énigmatique aux faux airs de Houellebecq organise un repas de Noël en famille au mois de septembre. Les cadeaux bien sentis sont distribués comme autant de gifles et de fessées SM. La fête bat son plein, tout est, hum, normal, le champagne et la coke coulent à flots, Daft Punk joue en exclusivité dans le parc du château son remix inédit de La Chenille, les fils de sheiks jerkent avec les grues de luxe... On baigne dans l'hédonisme le plus total, la luxure ordinaire. À moins que tout cela ne mène quelque part, vers la tragédie la plus noire. Mais ça, seul le machiavélique Junior peut le savoir. Pour se projeter - et nous aussi par la même occasion - dans l'ahurissante normalité de ces êtres effrayants mais pourtant bien réels, Philippe Bertrand a retrouvé cet univers esthétique qui lui est si familier. Et se délecte visiblement à dépeindre de son trait sensuel et de son subtil toucher l'environnement de ces apôtres immondes et fascinants du luxe dans tout leur cynisme et leurs excès: du raffinement le plus intense à la plus insondable vulgarité. Entre envie et dégoût, attraction et répulsion, à l'image de rapport infernal et pervers qui lie depuis toujours les artistes aux nantis, les uns vivant des autres et réciproquement. Rester normal n'est ni une BD qui se la joue littéraire ni un roman orné de jolis dessins. C'est une oeuvre complète, savoureusement composée (et l'air de rien, pensée et documentée) à quatre mains et deux cerveaux un peu tordus, doucement caustiques et bigrement lucides. Philippe Bertrand et Frédéric Beigbeder, clairement sur la même longueur d'onde, se nourissent mutuellement de leurs délires, leurs fantasmes, leur sens de l'observation et leur vision spéciale de la géopolitique.Et si Beigbeder exploite comme rarement auparavant son aptitude pour la formule et l'économie de mots, le graphisme de Bertrand se révèle comme le plus parfait des écrins visuels. Rester normal est beau, drôle, excitant, surprenant et terrifiant. Tout ce qu'on peut attendre d'un bon récit, des meilleurs romans. Est-ce pour cela que Frédéric le considère comme une oeuvre littéraire à part entière et espère, sans rire, qu'il figurera dans la liste des livres retenus pour le Goncourt (car un jour, il en est persuadé, le Goncourt sera décerné à une bande dessinée). En tout cas, Rester normal constitue l'unique actualité littéraire de Beigbeder cette année (pour le reste, chroniques, télé, ciné, disque et autres divertissements, ne vous en faites pas, on vous l'a dit, il ne sait pas s'arrêter) et le grand retour de Philippe Bertrand à la bande dessinée. C'est ce que l'on appelle un événement. De qualité.

Ceux qui vont mourir
Rome, an 58. L'ombre des crucifiés s'étend sur l'empire tandis que tout Rome bruisse de rumeurs. Néron, le nouvel empereur aurait fait empoisonner son demi-frère, Britannicus. Agrippine, pour rentrer en faveur auprès de son fils serait prête à lui ouvrir sa couche. Néron n'aurait de pensées que pour Acté, la belle prostituée qu'il a arrachée à Pallas l'affranchi. Au palais justement, Néron charge Acté d'annoncer à Murena qu'il est pardonné et que rien ne s'oppose à son retour à Rome. Murena ne demande que ça, mais exige de son souverain la tête de Draxus, l'assassin de sa mère. Draxus qui a commis ce meurtre à la demande d'Agrippine...
Néron imagine alors un plan machiavélique qui doit aboutir à la mort d'Agrippine. Il propose à sa mère de faire combattre Draxus contre un gladiateur choisi par Murena. Si Draxus gagne, la garde prétorienne qui veille jour et nuit sur la mère de l'empereur sera doublée. Si Draxus perd, la garde prétorienne sera supprimée. " La meilleure des mères " sent un piège implacable se refermer sur elle.
Fidèle aux récits des plus grands historiens (seul le personnage de Murena est fictif), cette saga qui fait revivre l'évolution - moins manichéenne qu'on le croit souvent - du règne de Néron accumule les lauriers. " Une leçon d'histoire à la mesure de la folie humaine." (Le Monde) " Murena est la meilleure fresque historique qu'il m'ait été donné de découvrir. " (Michael Green, professeur d'histoire romaine au King's College d'Oxford, conseiller historique sur le film Gladiator,) " Si j'enseignais dans le secondaire, je présenterais certainement Murena à mes élèves. " (Jean-Paul Thuillier, professeur et directeur du Département des Sciences de l'Antiquité à l'Ecole Normale Supérieure de Paris).

La brouette des morts
Mais son vrai port d'attache, c'est Arles. Rien de tel que le soleil de Provence pour multiplier les zones d'ombres propices aux mystères. Même si ses enquêtes l'entraînent parfois du côté de la Bretagne, ses landes inquiétantes et ses brumes mystérieuses. Tout comme le capitaine Haddock aimait se ressourcer en son château de Moulinsart, Dick Hérisson n'apprécie rien tant que revenir dans la patrie d'adoption d'un certain Van Gogh – lequel n'eut pas l'oreille cassée, mais coupée. Là, d'odieux personnages l'entraînent dans des histoires abracadabrantes où le climat fantastique se nourrit de mises en scène aussi alambiquées que leur esprit pervers... Heureusement, le journaliste Doutendieu, ami et compagnon d'aventures de Dick Hérisson, mène l'enquête avec lui. Jamais à court d'un bon papier ni de l'étincelle d'où surgira la vérité. Au fil de leurs aventures, ils croisent une foule de créatures peu recommandables. Des créatures tout droit sorties du roman populaire, du cinéma d'avant-guerre ou de la bande dessinée. Car Savard, le bougre, connaît ses classiques. Chez lui, les méchants se nomment Voraz, Docteur Müller ou Karaboudjian. Autant d'allusions transparentes au cinéma fantastique (Les chasses du comte Zaroff) ou à Hergé, l'une de ses grandes références. Au fil des pages, le souvenir de Freaks, mythique film de Tod Browning, voisine avec un clin d'oeil à Gil Jourdan, fameux détective de la BD de Tilleux. Et la statue de Frédéric Mistral veille sur tout ce petit monde, tandis que les fantômes de Gaston Leroux, Lovecraft ou Hamlet viennent envelopper le récit de leurs ombres tutélaires... Le tout dans une délicieuse ambiance estampillée " années 30 ". Une période encore assez proche pour fournir aux enquêtes un cadre identifiable, mais suffisamment éloignée de notre quotidien pour nous emmener en voyage à travers l'imaginaire de Savard. Mais assez bavardé : déjà, de nouveaux crimes se préparent. Le lecteur en frissonne d'avance, en proie à une angoisse mêlée de jubilation. Le Bien triomphera-t-il du Mal ? Dick Hérisson s'en sortira-t-il une nouvelle fois ? Réponse dans le dixième épisode de ses exploits... Nouvel album : La brouette de la mort Franchement, il y a bien de quoi perdre la boule. Chaque fois qu'il s'assoupit, le malheureux Clarence Beaufixe rêve qu'il tombe nez à nez avec un homme à la tête tranchée. Du coup, il se décide à en parler à son psychanalyste – lequel, d'ailleurs, figure lui aussi dans l'un de ses songes, délesté comme les autres de sa précieuse caboche. Mais la situation tourne au cauchemar le jour où le psychanalyste est retrouvé décapité. Et, comble de malchance, c'est Clarence que la police découvre à côté de la victime. Un Clarence à l'air hagard, persuadé qu'il va se réveiller sans tarder. Heureusement, son épouse se décide à appeler à la rescousse l'ami Dick Hérisson. Et voilà notre détective favori qui délaisse sa chère ville d'Arles pour s'enfoncer dans l'épaisseur de la campagne bretonne... La clé de l'énigme se trouverait-elle du côté de " Coat an noz ", derrière les murs délabrés et peu engageants du manoir de la forêt de la nuit ? Mystère...

Red Dust express
A gauche, le colonel Lawrence et sa " Midwest Bronco ". A droite le milliardaire Maximilan Dexter et sa " Nightstar Road ". Au centre, un pactole de deux millions de dollars qui ira à celui dont la compagnie ferroviaire atteindra la première la ville de Serenity. Et si le colonel tente de gagner le challenge à la simple sueur de ses ouvriers, Dexter, lui, estime que des volées de plombs permettent de faire avancer le chemin de fer bien plus rapidement !
Du coup, le vieux Ten Gallons qui, dans l'album précédent, estimait " avoir tout vu sur cette terre à part la crucifixion et la retraite de Russie " va pouvoir enrichir son armoire à souvenirs. Car le ranch Triple Six à l'insigne honneur de se trouver sur le parcours qui mène à Serenity. Du coup le colonel tente de convaincre Comanche, sa patronne, de lui prêter main forte, tandis que Dexter le malfaisant préfère utiliser son arme préférée, la force, explosive de préférence, pour l'en dissuader. Terroriser Comanche ! Une mission encore plus ardue que de terroriser les terroristes... Lobster Pince-D'acier, Rattle-Snake Annie et Concho Navaja, les trois nuisibles préférés de Dexter vont comprendre leur douleur. Les bons triompheront. Comanche et Dust échangeront le baiser final que tous les lecteurs attendaient depuis perpette.
Rodolphe a terminé le scénario de ce quinzième et dernier album de la série Comanche après la mort de Greg, le 29 octobre 1999. Rouge, au dessin, a apporté un soin particulier à cette ultime aventure des formidables héros de Comanche, une des plus grandes sagas de l'Ouest née il y a trente-trois ans sous le crayon d'Hermann.
Adieu Comanche, Red, Ten Gallons, Toby.
Adieu Greg.

Big Bunny
Faites vos jeux, rien ne va plus !
Virée du casino appartenant au caïd Gus Greenbaum, Dottie s'est mise au service d'Hugh Hefner, le patron de Playboy, empire aux mille femmes dont la devise est : « Votre bien le plus précieux est votre petite queue de coton. Vous devez veiller à ce qu'elle soit toujours blanche et soyeuse... »
Tout un programme.
Évidemment une cohorte de malfaisants veulent la peau d'Hugh. En particulier un brun teigneux qui n'a pas hésité à étouffer Angie, adorable petit lapin blond dont la queue de coton n'est plus blanche ni soyeuse. Hugh est à l'enterrement de sa Bunny. Le brun teigneux et son flingue aussi. Dottie, d'un coup de savate, empêche le tueur d'exécuter son contrat. Elle est ensuite aidée par Snake Eyes, pro du double-deux au lancé de dés, tueur galonné juste de retour du Vietnam et ex petit ami d'Angie. Le genre de type à ne pas mettre en colère. Et là, Snaky se sent très, très en colère...
Faites vos jeux, rien ne va plus !
Dottie, la femme sans homme, va se sentir pour une fois des titillements partout au contact du beau joueur. Leurs épidermes auront juste le temps de faire connaissance avant que les ennuis ne déboulent en rafales. Entre les nanas qui lui veulent beaucoup de mal et les mecs qui lui veulent beaucoup trop de bien, Dottie devra slalomer tout en finesse. Snake Eyes l'abandonnera pour tenter de réaliser son rêve : loger une balle dans la belle tête de Jane Fonda. Il l'a loupée au Vietnam d'un cheveu alors qu'elle faisait ami-ami avec les BoDoïs du Vietcong. Cette fois, lors d'une manif pacifiste et naturiste menée par l'actrice vêtue de ses seules convictions, il pense avoir une seconde chance. Et quand Snaky a une idée en tête...
Faites vos jeux, rien de va plus !
Yann mêle les intrigues en orfèvre dans cette histoire bourrée de clins d'oeil aux années soixante. Ses beautés blondes ou brunes savent être méchantes comme des teignes ou fondantes comme des fruits bien mûrs. Le dessin de Berthet, d'une classe folle, ajoute à la fascination.
Leurs jeux sont faits, tout va très bien ! Contrairement aux deux trilogies précédentes, cet épisode se conclut au deuxième album. La charge concoctée par Yann le dynamiteur étant la même, l'impact n'en est que plus dévastateur.

Chihuahua Pearl
En matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C'est en 1963 qu'est créé ce personnage pour PILOTE par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s'affiche comme le sosie de Belmondo. La ressemblance s'estompe au fil des épisodes. Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n'hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu'il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d'ailleurs dans Cartland). Parallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 68 et 70 la jeunesse du futur lieutenant. Cette "série" reprend son cours en 85 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l'essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs.

Les belles histoires

Premières missions

Demandez le programme
Et ça continue ! Avec Garfield, c'est comme à la télé : il y a toujours du nouveau. Une performance remarquable de la part d'un chat dont les centres d'interêt demeurent, plus que jamais, trés limités : la bouffe, la sieste et la recherche des meilleurs moyens d'agacer son prochain.

et le grand cloaque

Le Dragon volant
Les aventures de Sylvain et Sylvette, c'est tout un monde. D'abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur. Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d'une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l'indépendance et la débrouillardise. Et aujourd'hui, ils mènent une vie paisible à l'abri de leur chaumière. Enfin, " paisible ", c'est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l'ours et le sanglier n'ont de cesse d'entrer chez eux afin de dérober leurs provisions... Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l'oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l'âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons... Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l'environnement. Quand il s'arrête de dessiner, il milite au sein d'une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l'expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d'une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l'image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu'il continue d'animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans...

Une lettre pour Nestor Bedondaine
Les aventures de Sylvain et Sylvette, c'est tout un monde. D'abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur. Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d'une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l'indépendance et la débrouillardise. Et aujourd'hui, ils mènent une vie paisible à l'abri de leur chaumière. Enfin, " paisible ", c'est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l'ours et le sanglier n'ont de cesse d'entrer chez eux afin de dérober leurs provisions... Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l'oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l'âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons... Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l'environnement. Quand il s'arrête de dessiner, il milite au sein d'une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l'expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d'une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l'image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu'il continue d'animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans...

Peter Pan - Retour au pays imaginaire
Achille Talon pour tous (tome 1)

Mon Oeuvre à moi - tome 11
Le mois de février est le mois des cuistres et c'est pour ça qu'il est le plus court de l'année. Ce qui ne nous a en rien empêché de programmer pas moins de deux nouvelles rééditions de Mon oeuvre à moi avec de nouvelles couvertures, à savoir le tome 4 qui contient les formidables Roi de la science-diction, Brave et honnête, et Achille Talon au coin du feu ; et le tome 11 et ses incroyables Il n'y a (dieu merci) qu'un seul Achille Talon, La Traversée du disert, et le désormais mythique Vie secrète du journal Polite ! Des rééditions que le monde entier nous envie !

Panique à Diplodocus-land
L'action se déroule quelque part avant (ou après, c'est selon) J.-C., à la période dite de "l'apeupréhistoire". Selon les auteurs, cette période aurait été peuplée de drôles de créatures dont Nabuchodinosaure (Nab pour les intimes). Pas tout à fait dinosaure ni vraiment homme, Nab est toutefois doué de parole et, surtout, d'un solide sens de l'humour qui lui permet de supporter les désagréments de l'apeupréhistoire...

Fabien M., Intégrale
Publié entre 1993 et 1996, ce cycle de Fabien M. annonçait l'arrivée des frères Stalner dans le catalogue Dargaud. Fabien M. est un récit d'aventure mettant en scène principalement deux personnages, Fabien et son frère, P'tit Louis, qui vivent de petits larcins dans le Paris du début du XXe siècle. On retrouve dans ce récit tout ce qui fait le succès de La Croix de Cazenac : la grande aventure (avec, ici, un voyage de Paris à la Guyane, en passant par Venise), les manipulations et les organisations secrètes, le destin croisé de deux frères. Un récit absolument prenant qui préfigurait avec brio La Croix de Cazenac ! L'intégrale comportera un cahier de 8 pages d'inédits. L'intégrale précédera la parution de La Croix de Cazenac T.4 (par Eric Stalner) de deux mois du Maître de Pierre (par Jean-Marc Stalner) de trois mois. Fabien M. n'existera plus que sous forme d'intégrale. Le personnage de Fabien apparaîtra dans la Croix de Cazenac T.4 : un clin d'oeil savoureux à cette autre série de Stalner. Fabien M. : L'Intégrale Regroupant les cinq volumes : Le cavalier noir - L'Arnaque du fou - L'Ombre de la Tour - La Reine Morte ? Les Larmes du Roi

Boule et bill et leurs amis

La Grotte de Patatrac
Les aventures de Sylvain et Sylvette, c'est tout un monde. D'abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur. Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d'une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l'indépendance et la débrouillardise. Et aujourd'hui, ils mènent une vie paisible à l'abri de leur chaumière. Enfin, " paisible ", c'est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l'ours et le sanglier n'ont de cesse d'entrer chez eux afin de dérober leurs provisions... Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l'oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l'âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons... Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l'environnement. Quand il s'arrête de dessiner, il milite au sein d'une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l'expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d'une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l'image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu'il continue d'animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans...

Prélude de l'apeupréhistoire
L'apeupréhistoire étant une époque résolument hostile, Nab fait tout ce qu'il peut pour accélérer la civilisation de l'univers. Avec des résultats variables. Son téléphone portable, c'est parfait æ un perroquet voyageur enregistre vos banalités, genre " ne m'attendez pas pour aller à la plage ", et fonce les restituer dans l'oreille du copain. En revanche, sa conquête de l'espace est à revoir complètement. Pour l'écriture, l'idée de départ est intéressante æ il arrache une plume au derrière d'un piaf et essore une pieuvre æ mais le résultat est décevant. (Nab est comme ça : il a des fulgurances, mais il bute sur des détails idiots.) Il invente aussi le ping-pong et la toupie, et il trouve une manière inédite de se faire un max de pognon : l'été, les mammouths laineux crèvent de chaud, alors il les tond, il monte un atelier de tricot, et l'hiver, il revend les pulls aux mammouths tondus qui se gèlent. Quant au mystère de l'île de Paak, il vous résoud ça en moins de deux æ Paak étant un oiseau très maigre qui bouffe des pierres, traverse la mer avec ses pierres, et revient tout maigre en pleurant. (Nous ne vous en dirons pas plus.) Et puis, l'un des charmes de la série étant l'anachronisme honteux, Herlé n'a pas peur de s'attaquer aux grands mythes modernes : King-Kong et les Shadoks. Ce qui nous vaut des séquences particulièrement burlesques, emballées avec brio par Widenlocher. Et finalement, la vie apeupréhistorique est très rigolote. Pour nous, en tout cas. Et la vie, chacun le sait, c'est le progrès de l'homme.

Humo Sapiens
L'action se situe quelque part avant J.C. A cette époque, les créatures cohabitaient au milieu d'une nature parfois hostile: éruptions volcaniques, glaciation soudaine, chutes de pierres ou de météorites, raz de marée, etc... Nab orchestre tout cela à sa façon
