Dans le Londres du XIXe siècle, Kazuhiro Fujita explore le Black Museum où sont gardés les objets personnels des plus grands criminels du siècle. On y découvre l’histoire de Jack Talons-à-Ressort, l’effrayant personnage qui a longtemps hanté les rues et terrorisé la ville. Une réussite magistrale pour ce one-shot qui plonge au cœur d’une traque haletante à l’atmosphère mystérieuse.
Une nuit de 1837, un être aux membres démesurés, aux yeux rouges et à la bouche d’acier arrache les vêtements de jeunes femmes avant de s’enfuir dans la nuit. Son rire morbide hante la ville et effraie la population. Il disparaît de lui-même sans laisser de traces et réapparaît quelques années plus tard, accusé de meurtres... Auparavant simplement dénudées, les victimes sont maintenant retrouvées éventrées. L’inspecteur aux méthodes controversées, James Rockenfield, se démène pour attraper le tueur...
Inspiré de la célèbre légende anglaise de Jack Talons-à-Ressort, ce manga y articule l’atmosphère victorienne et des protagonistes singuliers à merveille. La personnalité unique de l’inspecteur et les personnages charismatiques qu’il croise séduisent. Les dialogues réussis et la mise en scène originale sont en plus soutenus par un rythme tenu et agréable.
Résolument unique, le trait à la fois dur et fugace supplée le récit efficacement. Les scènes où Jack terrorise les habitants, particulièrement réussies, illustrent l’aura angoissante du monstre. La spécificité de chaque personnage est stylisée, à la fois dans leurs tenues et leurs expressions. Ce dessin élégant sait aussi surprendre avec ses nombreux points de vue.
Springald se révèle comme un succès à tous les niveaux. L’ambiance londonienne du XIXe siècle est à savourer avec frissons, délice et enchantement !