Dans un Japon dévasté par les guerres nucléaires, des orphelins tentent d'échapper au gouvernement sans pitié qui s'est instauré. Ils vont découvrir l'existence d'un mouvement révolutionnaire, en même temps qu'un terrible secret pour l'humanité... Dans ce récit de science-fiction post-apocalyptique, l'auteur évoque des thèmes classiques du genre, portés par un traitement graphique original et déroutant.
2187, une cinquantaine d'années après que des guerres nucléaires ont laissé le Japon exsangue. La population s'est organisée en villes tenues d'une main de fer par un gouvernement autoritaire. Trois adolescents orphelins s'échappent de leur camp de redressement et rêvent de retrouver le bidonville dont ils ont été arrachés. Dans leur fuite, ils vont tomber sur un groupe révolutionnaire qui va leur ouvrir les yeux sur le destin que réservent les dirigeants au peuple japonais.
Avec plus de 400 pages, Les enfants de l'araignée est une œuvre imposante, et pour cause. L'auteur a créé un récit post-apocalyptique qui compile tous les thèmes et symboles du genre, comme un hommage à sa sauce à ce segment bien particulier de la science-fiction. Les références sont multiples, et il est impossible de ne pas songer aux maîtres Katsuhiro Otomo et Satoshi Kon, ou encore à Soleil vert. Le récit suit une ramification assez complexe et dense, l'on s'y perd parfois mais l'auteur retombe toujours sur ses pieds.
Le dessin particulier, rappelant à la fois les œuvres de Taiyo Matsumoto et de Kiriko Nananan, est volontairement hésitant, irrégulier. Comme chez ces deux auteurs, le style un peu déroutant permet de mettre en avant les personnalités fragiles et l'histoire personnelle troublée de ses personnages. Mais il empêche également une empathie réelle du lecteur, qui reste à distance et lit une histoire, plus qu'il ne la vit.
Malgré quelques points négatifs, il y a de bonnes choses à découvrir en compagnie de ces enfants maudits de l'araignée.