Les âmes enflammées

Nous nous questionnons tous : sur nous-mêmes et ce qui nous entoure, à différents niveaux. Impossibilité à communiquer, interrogations sur les relations amoureuses, sur soi, son envie de se maquiller en étant un garçon, sur la relation avec son conjoint… Tous vont rencontrer Homura, esprit avide de réveiller leur feu intérieur…

Huit récits, huit affirmations de soi face au monde.

Les âmes enflammées relate de plusieurs histoires, plusieurs tranches de vie, sur les près de 420 pages que compte de one-shot. Entre les différents récits, le lecteur rencontre les personnages, s’attachent à eux, espère la venue d’Homura pour les délivrer des carcans et des injonctions sociétales absurdes. Ces histoires sont toutes quotidiennes : du jeune homme qui ne rêve que de se maquiller à la femme débordée par un quotidien rempli de charge mentale, tous font écho à un aspect de la société dans laquelle nous vivons. 

Les âmes enflammées © Glénat manga

Au-delà de l’écriture subtile, jouant sur les codes, le quotidien et les désirs des uns et des autres, l’auteur, dont c’est le premier ouvrage en France, nous gratifie d’un dessin souple et fluide, d’une ligne épurée, mais évocatrice. Chaque personnage porte graphiquement l’ambiguïté de sa condition et de sa vie et cela transparaît dans le dessin. Homura est l’esprit du feu intérieur : il fascine autant qu’il fait peur. Parce qu’il incarne le changement, il effraie. Parce qu’il représente la liberté dans une société qui étouffe nos désirs et nos aspirations, il exerce cette attraction/répulsion qui fascine. 

Véritable ode à l’acceptation de soi, du deuil de l’image que l’on renvoie simplement pour le plaisir de ceux qui nous entoure à notre détriment, Les âmes enflammées nous présente huit récits liés intimement par leurs thèmes autant que par la figure d’Homura. Parce qu’ils sont proches de nous, nous vibrons avec les personnages, envisageons de sortir, nous aussi, des carcans qu’on nous impose. Une très belle leçon de dessin et de narration.