Silent Blue

La ville où Aoko vivait a été frappée par une météorite et est désormais un lac. Un lac dans lequel elle plonge, à la recherche de ses souvenirs.

© Icori Ando/SHODENSHA Publishing Co., Ltd.

Entre exploration sous-marine et souvenir d’une ville et d’un passé disparus, Silent Blue nous entraîne dans les profondeurs silencieuses du lac et de la mémoire. Ce one shot est à la fois doux et empreint de nostalgie : qu’est-ce qu’Aoko cherche, elle qui a vécu dans cette ville avant qu’elle ne soit submergée et qui n’en garde presque aucun souvenir puisqu’elle n’avait que quatre ans ? Tantôt drôle, tantôt plus tendre et subtile, cette recherche d’identité nous fait découvrir une autre façon d’explorer : en plongeant littéralement, en explorant la cité figée dans les eaux, mais aussi en apprenant à connaître Aoko.

En un seul volume, Silent Blue dépeint une quête de souvenirs et d’identité. Tournée vers la plongée, vers le passé, vers ce vide dévorant qui l’empêche d’avancer se manifestant par un trou noir, béant et profond, qui apparaît à de nombreuses pages. Graphiquement magnifique, Silent Blue raconte les profondeurs du lac à travers de nombreux détails : les grands espaces aquatiques figés dans le temps, parfois hors d’atteinte, si proches et pourtant si loin. L’analogie constante entre le lac et la mémoire d’Aoko prend petit à petit de l’importance, jusqu’à devenir l’enjeu principal de cette enquête qui se façonne chapitre après chapitre.

À bien des égards, Silent Blue est un titre multiforme qui questionne la notion d’identité et de recherche, d’exploration et de fatalité.

Article publié dans ZOO Manga N°13 Mars-Avril 2024