Moon combat un par un les gardiens d'Ombre jusqu'à l'ultime épreuve : la réalité qu'il aimerait fuir. Mais il va falloir se battre pour rester ancré dans le monde réel. Nevan dessine avec beaucoup de mouvement et de n'énergie cette histoire originale scénarisée par Ferret. Un titre de Delcourt Tonkam dans une collection dirigée par le Quimpérois David Chauvel.
Mais que fait Moon dans le monde fantastique d'Ombre ? Le jeune homme combattant se serait-il perdu ? Pas du tout : il lui faut combattre les gardiens de ce monde obscur pour pouvoir affronter l'ultime étape, clé du retour à la réalité. Mais les résistances sont tenaces et le héros doit rivaliser d'ingéniosité pour déjouer pièges et obstacles. Il finira par se mesurer une dernière fois à ce monde fantastique, dernière marche avant l'accès à la réalité, le retour à la vie.
Sylvain Ferret signe un texte sensible sur l'intériorité et les combats que chacun de nous doit parfois mener pour rester ancré dans la vraie vie, les deux pieds bien arrimés au sol. Son texte sensible nous transporte en quelques chapitres dans les profondeurs de l'Ombre et la face cachée de Moon, le jeune héros plein de ressources de cette histoire qui ne manque pas de panache.
L'Ombre de Moon © Delcourt/Tonkam
Nevan s'empare avec brio du dessin de
L'Ombre de Moon. Très vite, en quelques cases, on touche de l'œil et du doigt sa capacité de mouvement dans les cases et l'énergie de ses personnages, autant que le monde dans lequel ils évoluent. Ce n'est qu'en arrivant à la fin de ce manga qu'on comprend vraiment le pouvoir symbolique du scénario, mais aussi du dessin de Nevan.
L'Ombre de Moon fait partie, au milieu d'une production d'une densité extraordinaire au rythme effréné des sorties, des petites perles qu'on trouve dans le manga, ici totalement pris entre les mains de deux jeunes Français. Ils sont parvenus à faire tenir leur belle histoire en un seul volume, et on leur en sied grâce, à l'heure des séries interminables. L'Ombre de Moon mérite d'être mise en lumière.