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L'enfant Frankenstein

couverture de l'album L'enfant Frankenstein

Éditeur : Huber

Dessin : Kawashima NorikazuAuteur :

Genres : Manga

Prix : 15.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Mais alors, qui est le monstre ?

Nouvel écho d’horreur rétro pour le lectorat qui vise la tachycardie par le livre. Ce récit paraît en 1986, en plein milieu d’une bibliographie dense, fulgurante, d’une noirceur particulière souvent dénuée de tout espoir. La carrière de Kawashima, basée sur un rythme de production extrême, est cependant coupée en plein élan par la disparition du format de publication de prédilection de l’auteur, le volume relié systématique, au profit d’un système de prépublication auquel il échoue à s’adapter. L’Enfant Frankenstein, œuvre charnière d’un auteur technique et précis qui s’implique soudainement dans l’évolution de ses personnages, est un récit décompressé.

Oppressé dans un paysage urbain compact reflet de ses tourments intérieurs, Tetsuo se confronte à un fantôme au visage obscurci qui le harcèle. Le récit de ses souvenirs s’entremêle alors à sa spirale infernale, provoquant un glissement progressif de la réalité et de sa personnalité. L’auteur associe intimement son horreur fantastique à celle, purement humaine et psychologique, de ses personnages, tour à tour poupons machiavéliques ou victimes malingres au désarroi total.


L'enfant Frankenstein

© Huber Éditions ©Norikazu Kawashima

Igor Mortis

La dérive horrifique née de la frustration, du malentendu et d’une manipulation enfantine malsaine permet à l’histoire de prendre des chemins de traverse inattendus, mais qui tissent une angoisse profondément enracinée. L’auteur est très fort pour accompagner les moments de colère d’addendum discrètement discréditant. Il remet ainsi le personnage principal dans son décalage erroné et nous rappelle de ne pas prendre pour argent comptant tous les artifices qu’il déploie. Il prouve ainsi que l’horreur peut prendre de multiples formes et qu’en marge d’une mondialisation formatrice, le paysage horrifique japonais est encore bien loin d’être complet.

Article publié dans ZOO Manga N°13 Mars-Avril 2024

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