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Pino - L'I.A. émotionnelle

couverture de l'album Pino - L'I.A. émotionnelle

Éditeur : Pika

Auteur : Traducteur : Victoria Tomoko Okada

Collection : Pika Graphic

Genres : Manga, Seinen

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du manga Pino - L'I.A. émotionnelle

Pino est le nom générique du robot humanoïde produit en masse, équipé de l'I. A. "pino" , la première intelligence artificielle au monde à atteindre la singularité technologique. Pino est donc le pionnier des robots réellement pensants, autonomes et dotés d'une intelligence qui dépasse très largement le niveau des êtres humains. Hana travaille dans une entreprise pharmaceutique. Elle collabore à distance avec un Pino qui oeuvre dans un laboratoire situé à des centaines de kilomètres. Le petit robot est en charge du bon traitement des animaux utilisés pour tester les nouveaux médicaments de la firme. Seulement, le jour où il apprend que son laboratoire doit être fermé, un changement drastique va s'opérer chez Pino...


Un compagnon pour la vie

On attendait impatiemment le nouveau projet de Takashi Murakami, après ses excellents Le chien gardien d’étoiles, sa suite et L’oiseau bleu. Le voici donc de retour avec ce récit SF qui se penche sur notre rapport aux I.A. dans notre quotidien.

L’histoire se déroule en 2058. Pour assister davantage l’humanité au quotidien, un laboratoire vient de créer une nouvelle génération d’intelligence artificielle, appelée PINO. Évidemment, des mouvements anti-I.A. dénoncent illico les dangers d’une telle technologie, surtout appliquée à des tâches domestiques. Toutefois, les modèles commercialisés intègrent le nouveau système PINO, afin qu’ils puissent servir en toute sécurité, au service des uns et des autres. Mais tout change quand l’un d’eux, affecté à des tests pharmacologiques sur des animaux, est obligé d’arrêter ses opérations de recherche. Malgré les protections incorporées, il s’avère qu’il a progressivement développé des signes de sentimentalité vis à vis des animaux dont il s’occupe, ce qui l’amène à libérer tous les cobayes, avant la destruction du centre de recherche, allant ainsi à l’encontre des ordres qu’on lui a donnés.

Ce mauvais fonctionnement montre aux autorités qu’il y a une faille dans la programmation, mais surtout que ces I.A., initialement conçues pour rester sous le contrôle des humains, peuvent potentiellement leur échapper en développant des émotions… Chargé d’enquêter sur les vraies causes de l’accident, l’enquêteur Iwata va alors interroger différents modèles de Pino encore en activité, et plus particulièrement celui qui s’occupe de madame Ryoko Kio comme s’il était son fils disparu. En parallèle, un autre comité d’enquête reprend l’affaire au bout d’un moment, paradoxalement, sous la direction d’une I.A.. La conclusion ne tarde pas à tomber, il faut détruire tous les modèles PINO…

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Pino - L'I.A. émotionnelle © Pika

L’I.A. l’avenir ?

Contre toute attente, Takashi Murakami ne joue pas les Cassandre en annonçant un futur apocalyptique, à la Matrix, bien au contraire. Il se pose vraiment la question de l’émotion chez une I.A. ce qui nous rappelle plus directement les bases de la série Astro qui aborde exactement la même thématique, en mettant par contre davantage l’accent sur le lien avec l’humanité.

Donc ici, pas de grands robots anxiogènes, ni de menaces voilées, les petits robots dotés de l’I.A. Pino sont plutôt sympathiques. Ils restent cantonnés dans les limites de leur programmation, sans véritablement remettre en question cette hiérarchisation qui peut amener des dérapages dangereux. On peut avoir le sentiment d’une légère naïveté tout du long, mais je trouve que cet axe d’approche est complètement cohérent vis-à-vis du ton et du message qui, même s’il reste bon enfant, n’aborde pas moins des problématiques intéressantes, notamment sur notre rapport à l’autre, sur la solitude, sur la marginalité.

On s’attache à ces petits robots attentionnés, à cette volonté d’aider.

Toutefois, Murakami joue à fond la carte du pathos dans certaines scènes qui viennent appuyer la tristesse et la mélancolie qui peuvent se dégager de ce récit, on a l’impression que l’auteur veut surcharger le facteur lacrymal de son album en accentuant certains effets narratifs un peu lourdement.

Une très belle surprise, à relire, à prêter, à transmettre.

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