Ce deuxième recueil du triptyque de Shintaro Kago, qui fait suite à Une collision accidentelle sur le chemin de l’école peut-elle donner lieu à un baiser ? et précède Villes et infrastructure, démontre à nouveau l’amour du grotesque et du détournement de l’auteur. Entre les nouvelles se moquant de certains travers de nos sociétés s’intercalent des réécritures savoureuses d’épisodes de l’histoire comme l’invention de la guillotine ou de l’imprimerie, Shintaro Kago laisse toujours une place de choix à l’absurde et Présence de corps étrangers ne fait pas exception à la règle !
Présence de corps étrangers
Aurélien Estager, Shintaro Kago, Vincent Montagnana
Éditeur : IMHO
Auteur : Shintaro KagoTraducteur : Aurélien Estager
Adaptateur : Vincent Montagnana
Collection : BD
Genres : Manga, Seinen
Prix : 18.00€
- ZOO3.5
Scénario
3.0Dessin
4.0 - Lecteurs0 critique
Le synopsis du manga Présence de corps étrangers
Plongée dans le bizarre
Dans ce nouveau volume, Shintaro Kago déploie son sens de l’absurde le plus délirant pour nous parler des travers de la société japonaise moderne.
Comme on a pu le voir auparavant à travers ses précédentes œuvres, l’univers de Shintaro Kagonous dépeint une société grotesque qui entretient un rapport au corps, à la sexualité, à la mort, des plus étranges. Ainsi, nous découvrons, dans ces pages, des remaniements historiques délirants où Gutenberg aurait inventé un système de casses qui permettrait à de jeunes autrices de mangas de produire leur BD à la chaîne, plus vite, ou encore que l’invention de la guillotine aurait tardé à arriver, du fait que l’inventeur n’arriverait pas à obtenir des témoignages post mortem, sans oublier le championnat de lancer de bébé ou le rallye des enfants négligés…
© Shintaro Kago, 2015
Horreur moderne
Plus on glisse dans ces mini-récits frôlant régulièrement le cauchemardesque, plus on est paradoxalement fasciné par les audaces de l’auteur, cette vision déformée d’une réalité qui nous échappe. À travers ces histoires, dont on peine parfois à simplement comprendre de quel esprit tordu elles ont pu immerger, Kago s’interroge sur le monde qui l’entoure. On est parfois dérangé par le propos, notamment sur ce qui concerne les femmes et leur corps, sur le comportement des individus vis-à-vis des uns aux autres, sur ce qu’on devine en substance sur le harcèlement, le lien entre l’intérieur et l’extérieur… Les thèmes sont multiples, les images choc bousculent les tabous, la morale ou le simple soutenable. On ne peut rester indifférent en parcourant cet étrange volume qui vient conclure le triptyque Kago, publié par les éditions Imho.
Pour lecteur averti.