Shoya essaye toujours de réparer tout le mal qu’il a fait subir à Shoko, malentendante, à l’école primaire. Et leur réconciliation s’amorcera sous le signe de la surprise : ils vont retrouver des anciennes connaissances qui ne leur veulent pas que du bien... Avec ce troisième volume, A Silent Voice, mêle avec justesse la complexité des relations humaines et la difficulté d’effacer les erreurs passées.
Le deuxième tome s’était terminé sur le rapprochement entre le timide Shoya et l’enthousiaste Tomohiro ainsi que Shoko et sa sœur Yuruzu. Sur un coup de tête, Shoya s’est engagé à retrouver Miyoko pour Shoko. Cette jeune fille l’avait aidée durant l’école primaire et était aussi devenue un souffre-douleur à cause de ce geste... Les retrouvailles de Shoko et Miyoko tenderont à Shoya le miroir de sa gaucherie en amitié et ce n’est que le début de ses épreuves.
Ce troisième volume donne un nouveau souffle à la série : après avoir mis en tension les rapports entre Shoya et Shoko, il complexifie la quête de pardon de l’ancien harceleur en le mettant face à de nouveaux dilemmes. Qu’est-ce que l’amitié ? Quand est-elle sincère ? Est-ce trahir que de changer de comportement ? Et loin d’être manichéennes, ses tentatives de réponses sont vraisemblables et touchantes. Le handicap de Shoko passe au second plan du scénario de Yoshitoki Oima qui élargit son propos sur le harcèlement quel qu’il soit.
Le dessin doux mais jamais niais fait la part belle aux face-à-face et à tout ce que les corps expriment quand les bouches se taisent. On y lit les maladresses adolescentes, les yeux inquiets et même la naissance de la jalousie, appuyés par des cadrages bien choisis. Une mise en scène parfaitement équilibrée pour ne pas verser dans le pathos.
Un nouveau sans faute pour cette série qui émeut tout en décrivant intelligemment la nature humaine.
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