Le deuxième tome de cette trilogie nous plonge au cœur de l'intrigue. Après un premier volume dense qui décrivait des événements aux quatre coins de la Terre à deux époques différentes, le récit se focalise désormais sur la partie future.
Le premier volet était quelque peu ardu à suivre, mais il posait les bases du contexte. Il montrait que de nos jours, des objets mythiques des cinq grandes religions étaient découverts, semant la panique et la mort. Le lecteur prend ainsi conscience que suite à ces apparitions, notre monde s'achemine vers le chaos. Le récit est composé de parties se déroulant dans un futur proche dans lequel la planète est dévastée. Dans cet univers hostile, un groupe d'hommes et de femmes ayant tout perdu, décident de partir à la recherche de la cité Si-Naï, dont ils ont entendu dire qu'elle pourrait leur offrir une vie isolée du monde extérieur. Cet album retrace le parcours complexe de cette troupe.

Abaddon T2 Antinéa © Christophe Bec, Robert Carey - Soleil
Christophe Bec, auteur polyvalent et scénariste à succès, signe ici une série d'anticipation, un genre dans lequel il excelle. Il s'est beaucoup documenté pour cette histoire, ce qui l'a amené à développer un peu trop de scènes autour de chaque religion dans le début du récit. Ainsi, le lecteur peut se sentir un peu désorienté à la lecture du premier tome, car toutes les trois ou quatre pages, les personnages, les lieux et parfois l'époque changent. En revanche, dès le début du deuxième chapitre, le cadre est posé et le scénario devient plus linéaire. Les personnages ont davantage le temps de se développer. À la fin de ces deux premiers albums, le lecteur est prêt pour le dénouement.

Abaddon T2 Antinéa © Christophe Bec, Robert Carey - Soleil
Robert Carey propose un trait réaliste dans un style rappelant certains comics américains. Son dessin assez sombre convient parfaitement à ce scénario noir et angoissant. R. Carey excelle tant dans la représentation des grandes villes modernes que dans les scènes désertiques futuristes. Il a une bonne compréhension de l'espace, qu'il réussit à retranscrire efficacement pour le lecteur. Un petit bémol toutefois concernant la mise en couleur informatique. Elle aplatit légèrement l'image et confère un côté quelque peu artificiel au récit.