Dans un Japon post-apocalyptique, les puissants conservent Akira bien au frais. Ce mystère, sur lequel on en apprend un peu plus dans ce deuxième volet de la saga nippone de l’auteur culte Otomo, se dénoue petit à petit à travers les trajectoires de plusieurs jeunes : Kaneda, l’effroyable Tetsuo, la séduisante Key... Une série fondatrice, universelle et intemporelle.
An 38, trente-huit ans après la destruction de Tokyo en 1982 dans un conflit qui a ruiné l’ancien monde. Néo-Tokyo renaît de ses cendres et prospère. Les ruines de la vieille ville laissent la place à construction du stade olympique des futurs JO. Mais dans ces vestiges, il reste un cratère, dernier témoin du monde d’avant. Kaneda est à la tête d’un groupe de motards. Il croise un soir la route d’un petit homme effrayant, Tetsuo Shima...
Il va ainsi des séries comme des films et des musiques cultes : on ne s’en lasse jamais. Akira est un monstre en la matière. Ce projet démentiel et titanesque, mené dans les années 1980 par Katsuhiro Otomo, a ouvert la voie à un manga moderne explosif et sans concession, dans lequel la violence trouve autant sa place que la poésie. Bluffant et remarquable de précision narrative.
Même topo concernant le dessin hallucinant et halluciné du maître mangaka. Akira est un florilège de nouveautés graphiques qui résonnent encore plus de trente années après sa conception. Les cases bouillonnent de créativité, de dynamisme et d’inventivité. N’ayons pas peur de l’écrire, avec un tel niveau scénaristique et pictural, Otomo peut faire aimer la science-fiction à des lecteurs qui ne courent d’ordinaire pas après.
Akira, c’est une tuerie, dans tous les sens du terme. Mais rares sont les auteurs suffisamment talentueux pour intégrer cette violence dans une histoire qui fait autant mouche. Vivement la réédition des prochains tomes.